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Le député P. Sandhu associé à une présumée campagne de diffamation

Le député P. Sandhu associé à une présumée campagne de diffamation

Le journaliste Jarnail Basota d'OMNI-TV allègue avoir été la cible d'une campagne de diffamation orchestrée par des personnes liées au député provincial Parmjit Singh Peter Sandhu.

Dans une enquête de Radio-Canada, Jarnail Basota affirme que tout a commencé par une menace de Peter Sandhu. Selon le journaliste de langue punjabi, le député d'Edmonton-Manning aurait promis de lui donner une leçon. La présumée menace suivait la reprise par Jarnail Basota d'un reportage de Radio-Canada diffusé en mai sur les problèmes de dettes de l'élu conservateur.

Le journaliste, qui affirme avoir peur pour sa sécurité et pour celle de sa famille, précise que le député avait pourtant ignoré ses demandes d'entrevue avant la diffusion de son histoire sur OMNI-TV. Il ajoute que sa demande d'une protection policière est restée sans suite, la police ayant répondu que l'affaire relevait du civil.

Peter Sandhu nie de son côté avoir proféré de menaces ou être impliqué dans une campagne de diffamation contre J. Basota.

Le député d'Edmonton-Manning a démissionné du caucus conservateur peu après le reportage de Radio-Canada sur ses problèmes de dettes dont certains sont allés en cour.

Il siège actuellement comme député indépendant à l'Assemblée législative. Le commissaire à l'éthique de l'Alberta enquête sur sa conduite.

D'autres témoignages

Deux autres membres de la communauté Punjabi d'Edmonton ont affirmé, sous couvert d'anonymat, que Peter Sandhu leur a dit séparément qu'il réglerait le cas Basota, l'accusant d'avoir répandu l'histoire sur ses dettes dans leur communauté.

De son côté, Desh Videsh, le journal en langue Punjabi basé à Edmonton, a publié deux articles contenant des propos diffamatoires contre J. Basota.

Radio-Canada les a fait traduire par un étudiant en droit qui parle le Punjabi.

L'auteur des articles, l'éditeur et propriétaire Inderjit Mullanpur, allègue que Basota aurait insulté et attaqué des résidents d'une ferme située à l'extérieur d'Edmonton qui lui auraient refusé de l'alcool. En retour, ces résidents l'auraient frappé, et laissé partir avant l'arrivée de la police. Le journaliste aurait abandonné derrière lui ses chaussures et son turban, un geste jugé irrespectueux et humiliant dans la religion et la culture sikh.

L'enquête de Radio-Canada démontre que ces articles sont truffés de contradictions et d'incohérences. Il a par ailleurs aussi été établi qu'Inderjit Mullanpur a habité dans la maison de Peter Sandhu pendant des années et que son journal y avait son adresse officielle.

Une recherche dans les registres publics montre par ailleurs que le propriétaire de Desh Videsh a a changé son adresse personnelle, pour une à Calgary, au lendemain du jour où Radio-Canada a demandé à Peter Sandhu de commenter sa menace présumée contre Basota.

D'autre part, la femme du député a détenu pendant 6 ans et ce, jusqu'en 2012, 49 % des droits de propriété du journal qui publie régulièrement des articles favorables à Peter Sandhu.

L'éditeur de Desh Videsh poursuit Jarnail Basota pour diffamation.En réponse, Jarnail Basota poursuit le journal et le député Sandhu.

Indijit Mullandar et Peter Sandhu ont tous deux refusé d'accorder une entrevue officielle à Radio-Canada.

Murs politiques

Informé par Radio-Canada sur cette histoire, l'ancien ministre fédéral et ancien premier ministre de la Colombie-Britannique Ujjal Dosanjh, n'a pas paru étonné.

M. Dosanjh, qui est aussi venu du Punjab pour immigrer au Canada en 1968, croit que certains membres de sa communauté importent au Canada leur style de politique fait de campagnes de diffamation et de peur à l'égard des adversaires.

« M. Basota est simplement un reporter, un journaliste dans une tradition établie. Il a rapporté une histoire sur quelque chose qui s'est passé il y a un certain temps. Dans la tradition médiatique anglaise, on ne touche pas au journaliste, mais eux, ils le font », souligne Ujjal Dosanjh.

L'ex-ministre fédéral se rappelle avoir été lui-même attaqué et gravement blessé à Vancouver en 1985 pour avoir tenu publiquement certains propos au sujet de l'extrémisme sikh au Canada.

(d'après une enquête de Charles Charles Rusnell et Jennie Russell de CBC)

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