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Toujours pas de coalition en Allemagne

Toujours pas de coalition en Allemagne

Les chrétiens-démocrates et les chrétiens-sociaux (CDU-CSU) de la chancelière allemande Angela Merkel et les sociaux-démocrates se sont entendus pour avoir, jeudi, une troisième session de discussions exploratoires sur la formation d'une éventuelle grande coalition, a-t-on dit mardi à Reuters de source proche de la CDU.

À l'issue de près de huit heures de discussions entre conservateurs et sociaux-démocrates, lundi, le secrétaire général de la CDU, Hermann Gröhe, a déclaré à la presse que « l'on peut penser que nous nous retrouverons jeudi, à la mi-journée, pour de nouveaux pourparlers ».

La prudence de ses propos s'explique par le fait que la chancelière doit avoir, mardi, une deuxième session de pourparlers avec les verts. Il reste cependant plus probable qu'elle décide de faire équipe avec le SPD, parti arrivé deuxième lors des législatives du 22 septembre.

Avec 311 sièges sur un total de 631, la CDU-CSU (conservateurs) a manqué de cinq sièges seulement la majorité absolue au Bundestag (Parlement). Son partenaire traditionnel, le FDP (libéraux), n'a plus aucun élu au Bundestag, car il n'a pas atteint le seuil de 5 % des voix, impératif pour être représenté.

« Ils [les conservateurs] vont avoir de nouvelles discussions exploratoires avec les verts demain et ensuite, nous verrons où en est la situation », a déclaré Andrea Nahles, la numéro 2 du SPD. « Nous envisagerons alors, même s'il n'y a qu'une possibilité, un rendez-vous pour jeudi, en vue de nouvelles discussions », a-t-elle ajouté.

« Nous avons fait la constatation de points de vue similaires dans certains domaines, mais des divergences demeurent dans d'autres domaines, comme sur un salaire minimum et sur des hausses d'impôts », a détaillé Andrea Nahles.

Les militants du SPD seront consultés

Les sociaux-démocrates du SPD ont fixé, lundi, une limite aux concessions qu'ils sont disposés à faire lors des négociations exploratoires entamées avec Angela Merkel.

Avant le début des discussions de lundi, le SPD a clairement indiqué qu'il ne transigerait pas sur l'instauration d'un salaire minimum de 8,5 euros (11,92 $) de l'heure, une exigence que la chancelière risque d'avoir du mal à faire accepter à ses partisans et au patronat.

« La question du travail et le salaire minimal sont clairement des questions centrales pour le SPD », a souligné lundi Andrea Nahles.

Alexander Dobrindt, de la CSU, qui se tenait aux côtés d'Hermann Gröhe dans la nuit de lundi à mardi, a souligné toutefois que les deux camps étaient désireux de discuter.

Un compromis paraît envisageable sur les demandes du SPD d'augmenter les hausses d'impôts sur les hauts revenus, mais le Parti social-démocrate aura besoin d'autres concessions encore pour convaincre ses adhérents sceptiques de faire équipe une nouvelle fois avec la chancelière Merkel.

Une réunion des 200 principaux dirigeants du SPD est prévue le 20 octobre pour décider de la poursuite ou non des négociations.

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé ce week-end qu'Angela Merkel pourrait disposer d'un nouveau gouvernement et inaugurer son troisième mandat à la mi-novembre, mais pour Andrea Nahles, un tel calendrier sera difficile à tenir.

Le SPD a promis à ses 472 000 militants qu'ils pourront se prononcer par un vote sur un accord de coalition, ce qui ajoute de l'incertitude aux perspectives politiques dans la première économie d'Europe.

La probabilité de longues tractations, qui pourraient durer des mois, inquiète les partenaires européens de l'Allemagne, qui craignent qu'une telle situation ne retarde les mesures nécessaires pour lutter contre la crise financière dans la zone euro, par exemple le projet d'union bancaire.

Reuters

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