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Théâtre québécois : comment survivre malgré le déclin des abonnements?

Théâtre québécois : comment survivre malgré le déclin des abonnements?

Une offre de spectacles grandissante, des coûts de production en hausse, des subventions instables. Le milieu du théâtre s'inquiète de son avenir depuis déjà belle lurette.

Pourtant, les amateurs sont encore nombreux. Selon l'Observatoire de la culture et des communications du Québec, le taux d'occupation des salles était de 71,5 %. Un chiffre stable par rapport à l'année précédente.

Les compagnies de théâtre doivent surtout apprendre à composer avec une tendance lourde : la popularité déclinante des abonnements.

La formule de fidélisation, souvent économique pour le consommateur, permet aux compagnies de mettre la main sur des liquidités leur permettant d'entamer une nouvelle saison.

Or le public est de moins en moins enclin à s'engager plusieurs mois à l'avance pour une représentation à date fixe.

« C'est un enjeu qui est de plus en plus complexe parce que les abonnements sont mis à mal par les changements des habitudes et des comportements, particulièrement à l'ère des médias sociaux », souligne le vice-président du Conseil des arts du Canada, Simon Brault.

Trouver des solutions

Le professeur à la Chaire de gestion des arts du Columbia College à Chicago, Philippe Ravanas, s'est particulièrement intéressé à la gestion de la problématique posée par l'importance des abonnements pour les compagnies et leur baisse de popularité auprès du public.

Philippe Ravanas a constaté que certaines institutions culturelles ont renversé la vapeur, en offrant un service à la clientèle hors pair et en investissant dans la programmation. « Plusieurs établissements offrent une très grande latitude en termes de remplacement de billet et de date, dit-il. Un théâtre à Los Angeles offre même de reporter la valeur du billet à la saison d'après, si le client n'est pas satisfait. Et puis, d'autres théâtres, comme le Steppenwolf à Chicago, programment 10 créations originales sur les 13 présentées pendant une saison. »

Plus près de chez nous, plusieurs théâtres ont aussi décidé d'offrir davantage de flexibilité.

C'est le cas notamment de l'Espace Go, où l'on offre pour quelques dollars de plus, la possibilité de reporter le spectacle à 24 heures d'avis.

Un succès d'ici

Le théâtre du Centre Segal des arts de la scène à Montréal, une salle de 300 places, qui propose surtout des pièces en anglais, a réussi à vendre 6 % plus d'abonnements et 22 % plus de billets l'an dernier. Son secret? Avoir réussi à attirer un nouveau public plus jeune et multiculturel.

« L'an dernier, nous avons attiré beaucoup de jeunes avec la pièce Sherlock Holmes, qui mettait en vedette l'acteur Jay Baruchel. Nous présentons aussi des pièces en français et en yiddish », explique le producteur artistique Paul Flicker.

Cette année, la saison du Centre Segal débute avec une comédie musicale, Ain't misbehavin', dont la distribution est entièrement afro-canadienne.

Pour Simon Brault, le théâtre doit surtout travailler à offrir une programmation qui fait vivre une expérience à son public. « Tous les gens qui ont été formés dans les années 60-70 se retrouvent aujourd'hui à devoir se réinventer ou à être déclassés. Il y a une crise de perception dans le milieu du théâtre, plutôt qu'une crise de fréquentation », dit-il.

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