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Les « six » et l'Iran discutent à Genève

Les « six » et l'Iran discutent à Genève

La session plénière des négociations sur le nucléaire iranien a pris fin, mardi à Genève, après l'examen d'une proposition iranienne qui demeure confidentielle. Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araqchi, a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si les parties avaient réalisé des progrès dans leurs tractations.

La question du nucléaire iranien est au cur d'une polémique internationale depuis plus d'une décennie. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) - États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France - en plus de l'Allemagne discutent avec l'Iran d'une éventuelle sortie de crise.

La session plénière a permis d'examiner des questions techniques liées à la proposition iranienne. Le groupe des six a posé de nombreuses questions à l'Iran pendant que les discussions se sont avérées « constructives et positives », selon une source. Les pourparlers doivent reprendre mercredi.

D'entrée de jeu, l'Iran a présenté une proposition au groupe des six, sous forme de résumé, sans donner de détails, a déclaré un porte-parole de la diplomatie européenne. Selon lui, l'ambiance serait à « l'optimisme prudent ».

Les discussions, qui doivent durer deux jours, visent à convaincre la République islamique de réduire son programme nucléaire en échange d'un assouplissement des sanctions internationales.

Elles devraient permettre aux six pays participants de vérifier l'authenticité de l'ouverture démontrée par le nouveau président iranien, Hassan Rohani, qui est considéré comme un modéré. Son arrivée a insufflé une vague d'espoir à la diplomatie internationale. Il semble déterminé à rompre l'isolement de son pays.

Or, avant le début des pourparlers, les six puissances ont affirmé qu'il faudrait plus que des paroles pour faire progresser les discussions, qui sont bloquées depuis avril dernier.

La ronde qui s'est amorcée en Suisse est présidée par la chef de la diplomatie de l'Union européenne, la Britannique Catherine Ashton.

Le groupe des six tente d'obtenir des garanties quant au caractère civil du programme nucléaire iranien. De telles garanties permettraient à la communauté internationale de lever des sanctions économiques contre l'Iran.

Israël brandit la menace d'une attaque préventive

Israël s'inquiète des négociations entreprises par la communauté internationale avec l'Iran. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a de nouveau brandi la menace d'une attaque préventive.

« De telles frappes ne doivent pas se faire automatiquement [...] mais il y a des situations dans lesquelles les réactions internationales à une telle initiative ne valent pas le prix du sang que nous paierions en subissant une attaque stratégique à laquelle nous serions forcés de réagir, et peut-être trop tard », a-t-il argué. « Une guerre préventive est une des décisions les plus difficiles qu'un gouvernement doive prendre, car on ne pourra jamais prouver ce qui se serait passé si on n'avait pas agi », a-t-il ajouté.

Devant l'Assemblée générale de l'ONU, au début octobre, il avait affirmé qu'Israël n'hésiterait pas à agir seul s'il le fallait.

Vers une feuille de route?

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a dit espérer que les discussions de Genève mèneront à « une feuille de route pour trouver un chemin vers un dénouement ».

Selon de rares informations fournies par les Iraniens, l'objectif serait d'aboutir à un accord en moins de 12 mois, avec une première étape avant Noël.

La délégation américaine est accompagnée de responsables de la mise en place des sanctions économiques contre l'Iran. Cette présence est interprétée par certains comme un signe d'ouverture de Washington.

De son côté, Israël a exhorté les grandes puissances à éviter de conclure un accord « partiel » avec Téhéran, qui allégerait les sanctions économiques sans aboutir à un « démantèlement total du programme nucléaire iranien »

« L'Iran prétend avoir le "droit d'enrichir". Mais un pays qui trompe régulièrement la communauté internationale, et viole les résolutions du Conseil de sécurité ne peut avoir ce genre de droit », ont estimé les principaux ministres israéliens, tard lundi soir, dans un communiqué.

Les capitales occidentales soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. De son côté, l'Iran affirme plutôt que son programme nucléaire n'a que des visées civiles et pacifiques.

Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), plus de 19 000 centrifugeuses ont été installées en Iran depuis les premières sanctions en 2006. Ces pièces sont essentielles pour l'enrichissement et elles permettent de produire du combustible autant civil que militaire.

De plus, les stocks d'uranium faiblement et moyennement enrichi (3,5 % et 20 %) sont passés respectivement à 6,8 tonnes et 186 kg. Ces quantités seraient largement suffisantes pour produire plusieurs bombes si l'enrichissement de l'uranium était achevé.

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