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Le premier ministre libyen enlevé, puis libéré, par d'ex-rebelles

Le premier ministre libyen enlevé, puis libéré, par d'ex-rebelles
AFP

Le premier ministre de la Libye, Ali Zeidan, a été enlevé, puis libéré quelques heures plus tard, par un groupe d'anciens rebelles, qui dépend officieusement des ministères de l'Intérieur et de la Défense.

Ali Zeidan a déclaré sur son compte Twitter qu'il allait bien. Il a ajouté que ses ravisseurs se trompaient s'ils croyaient le forcer à démissionner.

Un peu plus tôt, le gouvernement libyen a souligné qu'il s'agissait là d'un « acte criminel », qu'il ne céderait pas au chantage et qu'il était « solidaire et soudé ». Il a voulu rassurer les représentations diplomatiques et les expatriés en Libye, en affirmant que la situation était sous contrôle. Après l'annonce de l'enlèvement, la panique a gagné les milieux diplomatiques et les compagnies étrangères, et plusieurs vols vers Tripoli ont été annulés.

Le gouvernement libyen dit qu'il n'a pas encore de détails sur les circonstances de la libération du premier ministre. Un porte-parole gouvernemental a toutefois indiqué qu'Ali Zeidan « a été libéré et non pas relâché » par ses ravisseurs, laissant entendre qu'une opération avait eu lieu.

Le premier ministre a toutefois lancé un appel à l'apaisement après sa libération. « J'espère que ce problème sera réglé avec raison et sagesse », en évitant « l'escalade », a déclaré M. Zeidan. Il a tenté de rassurer les étrangers vivants en Libye en leur assurant qu'ils « ne sont pas visés ».

« Sur ordre du parquet général »

Le groupe de ravisseurs, la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, affirme avoir arrêté le premier ministre « sur ordre du parquet général » et conformément aux articles relatifs aux « crimes et délits préjudiciables à l'État » et « à la sûreté de l'État ».

L'enlèvement est survenu cinq jours après la capture, à Tripoli, d'un chef présumé d'Al-Qaïda, Abou Abbas Al-Libi, par un commando américain.

La Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye avait par la suite annoncé, dans un communiqué, un « état d'alerte maximum face [...] aux atteintes à la souveraineté du pays de la part des renseignements étrangers ».

Un premier ministre contesté

Ali Zeidan occupe le poste de premier ministre depuis un an. L'homme de 63 ans est présenté comme un libéral. Tout récemment, ses rivalités avec les Frères musulmans libyens ont éclaté au grand jour, et des voix à l'Assemblée nationale ont réclamé son limogeage.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition peinent à contrôler les groupes d'ex-rebelles ayant combattu l'ancien régime.

Réunis en milices armées, ces ex-rebelles, dominés par les islamistes, comblent le vide en matière de sécurité laissé par un État affaibli.

Les autorités ont échoué jusqu'ici à former une police et une armée professionnelles. Elles ont même donné la légitimité à plusieurs de ces milices, leur confiant des tâches relatives à la sécurité.

Ainsi tout récemment, le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays, a chargé la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye de se déployer à Tripoli pour sécuriser la capitale, touchée par une hausse de la criminalité.

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