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Contrats de camionnage à Québec : une plainte déposée l'UPAC

Contrats de camionnage à Québec : une plainte déposée l'UPAC

Démocratie Québec demande à l'Unité permanente anticorruption de mettre au clair les liens entre Équipe Labeaume et l'Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI).

Le Soleil révélait mardi que la Ville de Québec réserve tous ses contrats de camionnage pour les travaux de génie civil aux entrepreneurs qui embauchent des membres de l'ANCAI. Elle utilise une clause préférentielle permise par la loi pour éviter la libre concurrence.

Mais plusieurs de ces membres contribuent à la caisse du maire Régis Labeaume. Selon Le Soleil, plus d'une centaine de camionneurs de l'ANCAI auraient acheté pour 21 000 $ de cartes pour les cocktails de financement d'Équipe Labeaume en 2011 et 2012.

En pleine campagne électorale, Démocratie Québec n'a pas tardé à réagir. Pour l'opposition, le rapprochement est inquiétant. Le parti a déposé une plainte auprès de l'UPAC.

« C'est un drôle d'adon. On est dans un contexte où on a un traitement favorable envers cette association et là, comme par magie, il y a plus d'une centaine de personnes qui contribuent à la caisse électorale [...]. Il y a une proximité qui est extrêmement inquiétante, qu'il faut soulever », soutient le chef de Démocratie Québec, David Lemelin.

Démocratie Québec a aussi contacté le Bureau de la concurrence du Canada. Une plainte formelle sera envoyée sous peu. Le parti demande également au Directeur général des élections de faire enquête.

Labeaume se défend

La Ville a convoqué les médias en après-midi pour faire le point sur le dossier. Le maire sortant parle d'une « tentative d'intimidation » de l'association concurrente, le Regroupement des entrepreneurs et camionneurs indépendants (RECIQ) qui tente depuis des années d'obtenir sa part des contrats.

Régis Labeaume a défendu la façon de faire de la Ville qui remonte à plus de trente ans, à l'époque du maire Jean Pelletier qui avait mis en place une politique de préférence aux camionneurs résidents.

« J'avais le goût de vomir en voyant la une du Soleil. Je me suis demandé ce que je faisais dans ce maudit bazar-là. Ce n'est pas vrai qu'on va tenter de nous intimider en utilisant les journaux. Je perpétue les décisions de Mme Boucher, de M. L'Allier et de M. Pelletier. Nous ne plierons pas les genoux même si on est en campagne électorale », a-t-il lancé.

Régis Labeaume a dit s'être déjà interrogé sur le monopole de l'ANCAI à la Ville, mais en est arrivé à la conclusion que c'était la meilleure solution.

L'ANCAI regroupe des camionneurs-propriétaires et petites entreprises de camionnage locales qui se spécialisent dans le transport de gravier, d'asphalte ou de neige. Ses tarifs sont réglementés par le ministère des Transports tandis que ceux du RECIQ suivent le marché.

« Si l'ANCAI n'est pas là, on est à la merci des monopoles et de la collusion », soutient le maire sortant.

Par ailleurs, Régis Labeaume nie toute possibilité d'influence lorsqu'il est question des nombreux dons fait par les camionneurs de l'ANCAI à sa caisse électorale.

« Je dis à l'ANCAI : quand même vous achèteriez 1000 cartons pour le cocktail, vous ne nous influencerez pas. [...] On ne fait pas ça. On n'est pas comme ça et on n'en a pas besoin. »

La plainte déposée auprès de l'UPAC par ses adversaires ne l'inquiète pas. Régis Labeaume affirme que Démocratie Québec « se vautre dans le ridicule ».

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