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Lutte sans merci entre les clans Lavallée et Dupuis pour la FTQ-Construction

Lutte sans merci entre les clans Lavallée et Dupuis pour la FTQ-Construction
Montage

L'ex-syndicaliste Ken Pereira a longuement expliqué la lutte qui a opposé les héritiers du président de la FTQ-Construction Jean Lavallée et ceux de son directeur général Jocelyn Dupuis, avec pour toile de fond le scandale des dépenses faramineuses de ce dernier et celui ses liens avec le crime organisé.

Un texte de Bernard Leduc et François Messier

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Lors des élections à la FTQ-Construction de novembre 2008, deux clans se font face : celui du président sortant Jean Lavallée et celui de son ancien dauphin, le directeur général sortant Jocelyn Dupuis.

L'enjeu premier, estime celui qui était alors directeur du local 1981 des mécaniciens industriels, est le poste de président, qui donne accès à une place au Fonds de solidarité FTQ.

Dans le clan Lavallée, on retrouve en lice Roger Poirer pour la présidence et Bernard Girard (un proche de M. Pereira) pour la direction générale.

Dans le clan Dupuis, Yves Mercure pour la présidence et Richard Goyette pour la direction. Ce dernier était jusqu'alors l'adjoint directeur général de M. Dupuis.

M. Pereira explique avoir fait campagne auprès de Bernard Girard en soulignant que M. Goyette était l'homme de Jocelyn Dupuis.

La victoire sera remportée par le clan Dupuis, mais MM Mercure et Goyette ne seront cependant en poste que quelques années. En mai 2010, M. Goyette quitte pour un congé de maladie dont il ne reviendra jamais et est remplacé par Yves Ouellet; en janvier 2011, M. Mercure démissionne à son tour.

M. Pereira affirme avoir reçu les confidences de Dominique Poirier qui se présentera un temps au poste de directeur général avant de se retirer de la course. Ce dernier soutient avoir été contraint de se désister.

M. Pereira dit avoir aussi appris par personne interposée que M. Poirier s'était retiré sous la pression du Hells Angels Jacques Israel Émond et de Jocelyn Dupuis qui l'ont aussi contraint d'appuyer le clan de ce dernier lors du vote. Ce geste aurait fait la différence, selon ce qu'avait déjà révélé Enquête.

La déchirure

Pereira a précisé ce qui a amené la fracture entre Jean Lavallée, et son dauphin Jocelyn Dupuis.

Selon l'ancien syndicaliste, dès 2007, Jocelyn Dupuis et Richard Goyette voulaient faire un putsch pour le sortir de la FIPOE, qu'il dirigeait, et de la SOLIM, le bras immobilier du Fonds de solidarité FTQ, au profit de Pierre Morin, lui-même, pourtant, un homme de confiance de Jean Lavallée.

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M. Dupuis lui aurait affirmé avoir pour cela l'appui du président sortant de la FTQ Henri Massé, mais M. Pereira n'a pas de preuve autre que les propos de M. Dupuis.

Ken Pereira affirme même avoir averti M. Lavallée de la tentative de putsch, mais ce dernier ne paraît pas le croire.

Mais au congrès novembre 2007, le scénario élaboré par M. Dupuis ne se déroule pas comme prévu : Jean Lavallée, en colère, réussi à renverser la situation. Résultat : M. Lavallée garde tout et M. Morin est congédié de la FIPOE. Jocelyn Dupuis le récupérera rapidement à la FTQ-Construction.

C'est à partir de ce moment que Jean Lavallée et Jocelyn Dupuis constituent des clans rivaux au sein de la FTQ-Construction.

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