Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une semaine de contestation au Soudan

Une semaine de contestation au Soudan

La police soudanaise a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser, samedi à Khartoum, des milliers de manifestants qui réclamaient la démission du président Omar El-Béchir, et condamnaient la répression de ces derniers jours, rapportent des témoins.

Des manifestations souvent violentes, au ton de plus en plus politique, ont eu lieu tous les jours cette semaine après la suppression, lundi dernier, des subventions au prix des carburants et du gaz.

« M. Le Président, à la lumière de ce qui est arrivé, nous exigeons l'arrêt immédiat des mesures économiques. », déclarent 31 membres du Mouvement islamique et du Parti du congrès national au pouvoir, dans une pétition.

Il s'agit d'une initiative politique très inhabituelle dans un pays où les responsables politiques n'ont pas pour habitude de critiquer publiquement le président.

Des dizaines de morts

Quatre manifestants ont été abattus, vendredi, par des tireurs non identifiés, selon la police, portant à 33 morts le bilan officiel de ces troubles. Toutefois, des organisations de défense des droits de l'homme avancent un chiffre presque deux fois plus élevé.

Dans le quartier de Bourri, à Khartoum, près de 3000 personnes ont participé, samedi, aux funérailles d'une des victimes de la veille, un médecin issu d'une grande famille commerçante, aux cris de « liberté, liberté », « le peuple veut la chute du régime » ou encore « El-Béchir assassin ».

À plusieurs reprises, les forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes en direction de la foule.

Les manifestations de vendredi, qui ont rassemblé quelque 5000 personnes, ont été les plus importantes depuis des années dans la capitale soudanaise.

Omar El-Béchir, au pouvoir depuis un coup d'État en 1989, a pour l'heure évité une révolte inspirée du printemps arabe, notamment du fait de l'incapacité de l'opposition à surmonter ses divergences.

Cependant, la corruption et l'inflation galopante pèsent sur les Soudanais, d'autant plus qu'avec l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays a perdu les trois quarts de sa production de pétrole.

Reuters

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.