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Les deux Canadiens détenus en Égypte donnent leur version des faits

Les deux Canadiens détenus en Égypte donnent leur version des faits

Les deux Ontariens emprisonnés en Égypte depuis le 16 août dernier ont publié, par l'intermédiaire d'amis canadiens, une déclaration où ils font le récit de leurs six dernières semaines.

John Greyson et Tarek Loubani écrivent d'abord sur les conditions dans lesquelles ils ont été détenus dans la prison de Tora, au Caire, au cours de leur premier mois en Égypte.

« Nous ne pouvions pas faire d'appel, ni faire d'exercice. Nous avons partagé une cellule de trois mètres par dix mètres avec 36 autres prisonniers politiques, et nous dormions entassés comme des sardines sur le sol en ciment avec les coquerelles », écrivent-ils. Les deux hommes ont récemment été déménagés vers une cellule moins bondée.

L'arrestation

Ils expliquent qu'ils avaient seulement l'intention de faire une courte escale en Égypte, une étape nécessaire pour entrer à Gaza, où le docteur Loubani travaille comme médecin bénévole. Le cinéaste John Greyson l'accompagnait dans le but de réaliser un court film sur son travail.

Leur récit précise qu'ils ont dû s'attarder plus longtemps que prévu au Caire parce que la frontière de Rafah ferme souvent depuis que l'armée a pris le pouvoir en Égypte.

Le 16 août, les deux détenus affirment qu'ils ont décidé de se rendre au square Ramses, où plusieurs manifestants s'étaient rassemblés.

Ils décrivent la manifestation comme pacifique, jusqu'à ce qu'ils aperçoivent un homme blessé par balle demandant l'aide d'un médecin.

Les deux hommes estiment qu'à eux deux, ils ont vu au moins 50 Égyptiens mourir ce jour-là. Les médias ont ensuite rapporté plus d'une centaine de morts dans tout le pays.

Ils auraient attendu jusqu'au soir pour quitter la place publique. Comme ils étaient incapables de trouver une issue, ils racontent avoir demandé de l'aide à un poste de contrôle.

« C'est alors que nous avons été : arrêtés, fouillés, emprisonnés, interrogés, filmés avec un "terroriste syrien", puis frappés, battus, ridiculisés, confinés... », racontent-ils.

Ils ajoutent qu'on les a aussi dénudés, rasés et accusés d'être des mercenaires étrangers.

L'Égypte n'a toujours pas déposé d'accusation formelle.

Discussions au plus haut niveau

Le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a indiqué samedi avoir eu des discussions avec son homologue égyptien sur la situation de John Greyson et Tarek Loubani.

« Je lui ai fait savoir l'importance de cette affaire pour le gouvernement canadien », a-t-il écrit sur Twitter. « J'attends une mise à jour dans les plus brefs délais. »

Au Canada, plusieurs personnes se sont mobilisées pour faire entendre leur soutien aux deux détenus qui ont entamé une grève de la faim. C'est le cas notamment de plusieurs cinéastes connus qui ont fait des déclarations lors du Festival international du film de Toronto.

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