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Manifestation de soutien aux militants de Greenpeace devant le consulat de Russie à Montréal

Manifestation de soutien aux militants de Greenpeace devant le consulat de Russie à Montréal

Une manifestation organisée par Greenpeace a eu lieu vendredi midi devant le consulat de la Russie à Montréal, pour protester contre l'emprisonnement d'une trentaine de militants écologistes, dont un Québécois et un Ontarien, à la suite d'une action contre une plateforme pétrolière dans l'Arctique russe.

La mère d'Alexandre Paul, le militant québécois arrêté, était présente devant la représentation diplomatique russe. Nicole Paul a estimé que les autorités russes avaient utilisé la force de manière disproportionnée lors de l'arrestation de son fils. Elle a ajouté que ce dernier, qui effectue des voyages depuis sept ans dans le cadre de son implication au sein de Greenpeace, était détenu injustement. Alexandre Paul occupait la fonction de maître d'équipage, lors de son arrestation.

« Ils sont traités comme des criminels [...] Dans le fond, c'est une manifestation pacifique, ils n'ont jamais rien fait contre les gens », a expliqué Mme Paul lors du rassemblement. Un deuxième Canadien, Paul Ruzycki, a été arrêté lors de la même opération. Ce dernier est originaire de Port Colborne, en Ontario. Il était capitaine en second à bord du bateau, il devrait rester emprionné pour deux mois.

L'Arctic Sunrise, dans lequel se trouvaient les militants, a été arraisonné le 19 septembre par un commando héliporté des garde-côtes russes. Par la suite, il a été remorqué jusqu'à Mourmansk, après que les militants de Greenpeace eurent tenté d'escalader la coque d'une plateforme pétrolière du géant Gazprom dans cette zone de l'Arctique.

La justice locale, chargée d'une enquête pour « piraterie en groupe organisé » - un crime passible de 15 ans de détention - a placé les 30 hommes et femmes en détention provisoire pour des périodes allant de trois jours à deux mois - pour 22 d'entre eux. Le comité d'enquête russe a justifié cette mesure en estimant que les militants pourraient fuir la Russie s'ils étaient relâchés.

La mobilisation s'organise dans plusieurs pays pour convaincre les autorités russes de libérer les 30 militants de Greenpeace emprisonnés depuis quelques jours. Les manifestants du groupe écologiste ont déposé une lettre au consulat de Russie à Montréal.

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat, énergie et arctique, pour Greenpeace Canada, défend l'action des militants. « Ces coups d'éclats ont pour but de mettre en évidence un problème environnemental majeure, parce que malheureusement, il y a beaucoup de problèmes. Normalement, les gens vont être détenus 24 heures, 48 heures, et relâchés, parfois avec des conditions, ils vont subir un procès. Actuellement, ce n'est pas le cas, les gens sont détenus de manière illégale, et on ne sait pas ce qui va se passer avec eux », affirme M. Bonin. « Les criminels, ce sont les pétrolières, ce ne sont pas les activistes qui sont là pour une cause noble », a-t-il déclaré.

Greenpeace compare l'opération russe à celle menée contre le Rainbow Warrior

Fait à noter, le capitaine américain de l'Arctic Sunrise, Peter Willcox, était aussi celui qui commandait le Rainbow Warrior, un bateau coulé en 1985 dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, par les services secrets français. Le Rainbow Warrior faisait alors campagne contre les essais nucléaires français en Polynésie.

Le directeur de Greenpeace Russie, Ivan Blokov, a d'ailleurs affirmé que l'opération russe contre l'Arctic Sunrise était la plus agressive menée contre l'organisation écologiste depuis le Rainbow Warrior, qui avait coûté la vie à un photographe de presse. De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a concédé jeudi que les militants de Greenpeace n'étaient pas des « pirates », mais qu'ils avaient toutefois enfreint le droit international. Son porte-parole a toutefois expliqué à l'agence de presse russe Interfax que ceci n'était que l'opinion personnelle du président, et qu'il fallait laisser le parquet faire son travail.

Parmi les personnes incarcérées pour deux mois figurent également le photographe russe Denis Siniakov, qui se trouvait à bord de l'Arctic Sunrise. Sa détention a provoqué une levée de boucliers dans les milieux journalistiques russes.

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