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GIEC : tendance au réchauffement planétaire sans équivoque

GIEC : tendance au réchauffement planétaire sans équivoque

La Terre continuera de se réchauffer sous l'effet des activités humaines, conclut encore plus clairement le 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publié vendredi à Stockholm en Suède.

Ces scientifiques pensent que ces changements climatiques auront de grandes répercussions sur le temps, le niveau des océans et l'Arctique d'ici la fin du siècle.

L' objectif de ce document est d'éclairer les gouvernements du monde entier sur les causes et les risques des changements climatiques afin qu'ils puissent prendre les actions nécessaires pour les réduire et les affronter.

Les 250 experts du GIEC, en provenance d'une quarantaine de pays, étaient réunis depuis lundi. Ils ont travaillé toute la semaine à peaufiner le document d'une trentaine de pages pour finalement convenir que les activités humaines constituent de manière « extrêmement probable », c'est-à-dire avec une probabilité d'au moins 95 %, la cause principale du réchauffement de la planète depuis le milieu du 20e siècle.

Notons que cette probabilité était de 90 % dans le précédent rapport du GIEC en 2007 et de 66 % dans celui de 2001.

Le rapport minimise le fait que les températures ont augmenté plus lentement ces 15 dernières années en faisant état de variations naturelles substantielles qui masquent la tendance à long terme au réchauffement.

Les températures

Une certitude confirmée : la Terre se réchauffe et cela va continuer au moins jusqu'à la fin du 21e siècle. La température a déjà augmenté de 0,8 °C depuis l'époque pré-industrielle, et devrait encore croitre de 0,3°C à 4,8°C d'ici 2100, en fonction des émissions de gaz à effet de serre.

L'objectif de la communauté internationale est de contenir ce réchauffement sous les 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle.

À plus court terme, sur la période 2046-2065, le réchauffement devrait être de l'ordre de 0,4 à 2,6°C selon les scénarios.

Dans le cas des océans, le réchauffement en surface (75 mètres de profondeur) s'est élevé en moyenne à 0,11°C par décennie sur la période 1971-2010. Une augmentation qui va se poursuivre au 21e siècle.

Les scientifiques estiment que pour limiter le réchauffement à 2°C, il faudrait que la quantité de CO2 d'origine humaine contenue dans l'atmosphère n'excède pas 1000 gigatonnes. Or, les hommes ont déjà relâché plus de la moitié de ce total (531 GT).

Météo extrême

Pour les experts du GIEC, la Terre devrait connaître plus de phénomènes extrêmes (canicules, sécheresses, inondations et montée du niveau des mers) au fur et à mesure de l'accumulation de GES dans l'atmosphère.

En fait, le réchauffment provoquera des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à fait clairs. De plus, les scientifiques s'attendent à davantage de précipitations sur les régions déjà humides et moins sur les régions sèches, avec toutefois des exceptions.

Les océans

Les océans vont également s'acidifier, ce qui menacera une partie de la vie sous-marine. Concernant la hausse de leur niveau, l'une des conséquences majeures du réchauffement, le GIEC revoit à la hausse ses projections. Les scientifiques affirment maintenant qu'elle peut monter en moyenne de 26 à 82 cm d'ici à 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007. Dans cette éventualité, plusieurs mégapoles côtières, comme Shanghai et San Francisco, seraient menacées.

Les climatologues prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a 6 ans: un écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.

La fonte des glaces

Sur la période 1979-2012, la banquise arctique, dont la fonte a atteint un record à l'été 2012, a décru à un rythme moyen de 3,5 à 4,1% par décennie. Il est très probable que cette fonte se poursuive pendant le 21e siècle.

Dans le scénario le plus optimiste, il est aussi probable de voir l'océan Arctique quasiment libre de glace avant le milieu du siècle. Le volume des glaciers de montagne devrait aussi se réduire, quel que soit le scénario suivi.

Tendance au réchauffement « sans équivoque »

Le rapport, compilé à partir des travaux de centaines d'experts, sera examiné à la loupe, l'édition 2007 ayant renfermé une erreur qui exagérait le taux de fonte des glaciers himalayens. Une étude extérieure au GIEC menée ultérieurement a conclu que l'erreur en question n'affectait pas les conclusions générales du rapport.

Le GIEC affirme, comme il l'avait fait en 2007, que la tendance au réchauffement est « sans équivoque » et que certaines de ses conséquences se feront sentir bien au-delà de l'existence des personnes aujourd'hui en vie.

Pour sa part, Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), estime que le rapport du GIEC souligne le besoin urgent d'agir pour lutter contre le réchauffement général de la planète.

Les « climato-sceptiques », qui mettent en doute le poids des activités humaines dans le réchauffement et la nécessité d'une action urgente, seront encouragés par le fait que les températures ont augmenté à un rythme plus lent depuis le début du XXIe siècle, malgré la hausse des émissions de GES.

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