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Les garderies privées boycotteront la charte des valeurs
Radio-Canada.ca

L'Association des garderies privées du Québec (AGPQ) prend les grands moyens pour s'opposer au projet du gouvernement Marois d'interdire le port de signes religieux visibles aux éducatrices et éducateurs.

Au terme d'une assemblée, mardi, à Montréal, les propriétaires de garderie ont adopté une résolution afin d'exiger un droit de retrait pour que la charte ne s'applique pas à leurs employées. Ils entendent également la boycotter.

« Nul ne sera donc exclu et congédié pour des règles imposées par un État qui prône la division, l'exclusion, la querelle et la discorde à des fins idéologiques. » — Extrait de la résolution.

Le projet de charte des valeurs québécoises présenté par le ministre Bernard Drainville prévoit l'interdiction du port de signes religieux visibles au personnel de l'État, dont celui des garderies privées subventionnées.

Le président de l'AGPQ, Sylvain Lévesque, affirme que la ministre de la Famille, Nicole Léger, a soutenu que, si le projet de charte devient loi, ses membres seront dans l'obligation de congédier les éducatrices qui n'accepteront pas de retirer leur voile.

Selon lui, la charte ne devrait pas s'appliquer aux travailleuses des garderies privées, qui ne sont pas des employées du gouvernement, d'autant plus qu'il y a déjà une pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur.

Il soutient que c'est aux gestionnaires de s'occuper du code vestimentaire de leurs employées et non à l'État.

« L'éducatrice qui porte un foulard et qui est endoctrinée, puis qui va endoctriner un enfant, même si on lui retire son foulard, c'est par ses gestes et ses paroles qu'elle va agir, pas parce qu'elle a un foulard. » — Sylvain Lévesque, président de l'AGPQ.

L'AGPQ accuse le gouvernement de créer un « problème virtuel ». Selon son président, aucun parent ne s'est jamais plaint du fait que certaines éducatrices portent le foulard.

Les membres de l'association ont également adopté trois autres résolutions. Une de ces résolutions porte sur le boycottage de la liste d'attente centralisée que le gouvernement veut mettre en place, les deux autres sur la poursuite de la mobilisation afin de s'opposer aux compressions que Québec a imposées au réseau et aux amendes à la suite de la grève du 22 mai dernier.

En ce qui concerne le guichet unique pour l'obtention d'une place en garderie, l'AGPQ décrie « l'approche unilatérale » de la ministre de la Famille. Les garderies privées veulent continuer à gérer leurs propres listes d'attente et craignent la facture qui les attend avec la mise en place de ce « monstre informatique ». La ministre a indiqué que la liste centralisée sera financée par des cotisations des CPE et des garderies privées subventionnées.

« On est en guerre sur tous les dossiers. Mme Léger ne consulte personne, toutes les décisions sont prises unilatéralement et on l'apprend par les médias. » — Sylvain Lévesque, président de l'AGPQ.

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