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Le «théâtre des opprimés» prend d'assaut les rues d'Égypte

Du théâtre de rue pour apaiser les tensions sociales en Égypte
Facebook/El Nahda

"Résister, c'est créer" disait Stéphane Hessel.

En Égypte, "El Nahda" l'a bien compris et a donc décidé de former une troupe de théâtre itinérante allant à la rencontre des populations privées d'accès à l'éducation et à la culture.

Cette association de la renaissance scientifique et culturelle dans les villages et les quartiers reculés du pays a été créée en 1998 au Caire par des jésuites, des musulmans et des chrétiens pour participer au développement social et culturel de l'Égypte.

Le centre culturel d'El Nahda propose essentiellement des actions d'éducation et des activités culturelles comme la production de films amateurs sur des thèmes sociaux, le théâtre, l'initiation à l'informatique, l'alphabétisation, du soutien scolaire..., explique l'ONG CCFD-Terre Solidaire sur son site.

A travers cette initiative de théâtre de rue, les membres de l'association veulent offrir aux jeunes égyptiens déçus de la révolution, une alternative aux autres engagements civiques classiques (comme les partis politiques).

Entre théâtre et cirque, marionnettes et clowns, les jeunes acteurs utilisent l'humour pour traiter de sujets plus sensibles et toucher un public marginalisé. Ils encouragent ainsi la tolérance dans un pays miné par les tensions intercommunautaires.

"Le Théâtre de l'opprimé"

Le spectacle de rue de l'association El Nahda s'inspire de la méthode du "théâtre de l'opprimé", une forme de théâtre participatif créée par le metteur en scène brésilien Augusto Boal dans les années 1970.

Dans le contexte de l'époque, celui-ci décida d'utiliser le théâtre comme un outil politique et thérapeutique pour les groupes minoritaires, marginalisés et opprimés.

"Le grand mérite du théâtre de l'opprimé est de créer le doute, de ne pas donner de certitude (et celle-ci doit venir, au mieux, après le doute, jamais avant). Si tu donnes la certitude avant le doute, tu ne réponds à aucune nécessité. Le théâtre politique d'avant était univoque, il donnait les bonnes réponses. Ce que nous essayons de faire aujourd'hui, c'est de poser les bonnes questions, la meilleure d'entre elles étant à mon sens : quelle question voulez-vous vous poser?", expliqua A. Boal.

Alors que la rue égyptienne est le théâtre d'intenses affrontements depuis plusieurs mois, c'est désormais au théâtre de prendre la rue d'assaut!

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