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Les propos de la présidente du Conseil du statut de la femme jugés « indélicats »

Les propos de la présidente du Conseil du statut de la femme jugés « indélicats »

Réagissant aux accusations d'ingérence politique dans le dossier de la Charte des valeurs québécoises lancées par la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), une des nouvelles nommées au sein de l'organisme, l'avocate et ancienne bâtonnière de Montréal Julie Latour, a qualifié les propos de Julie Miville-Dechêne d'« indélicats » voire de « malhabiles ».

Mme Miville-Dechêne a affirmé jeudi que le CSF, censé être indépendant, avait subi des pressions de la part du gouvernement de Pauline Marois pour l'empêcher de critiquer le projet de charte des valeurs. La ministre Agnès Maltais a démenti catégoriquement cette affirmation.

En entrevue à l'émission 24/60, vendredi, Julie Latour a déploré que les accusations de la présidente du CSF « jettent une ombre sur la collégialité » du Conseil.

Selon elle, les quatre femmes nouvellement nommées, dont elle fait partie, ne sont pas de celles « à qui l'on dicte quoi penser ».

Contrairement à ce que laisse entendre Mme Miville-Dechêne, dit-elle, son intérêt pour la laïcité ne signifie pas qu'elle « a des idées toutes faites ».

Elle se dit d'ailleurs ouverte à ce que le Conseil procède à des études d'impacts de la Charte des valeurs québécoises sur les femmes si leur pertinence est démontrée.

Elle écorche au passage la présidente du CSF, lui reprochant son silence depuis le début du débat sur la charte des valeurs. L'organisme, dit-elle, a déjà émis deux avis dans lesquels il demande au gouvernement d'affirmer la laïcité de l'État et d'établir des balises aux accommodements raisonnables afin qu'ils respectent l'égalité homme-femme.

Une membre surprise

Du côté des anciennes membres du Conseil, Geneviève Baril, nommée en 2012, affirme ne pas avoir senti d'ingérence politique. Elle reconnaît toutefois avoir été « surprise du timing » de ces nominations, puisque deux des quatre postes étaient vacants depuis un an, rappelle-t-elle.

Mme Baril s'étonne également de la « rapidité du processus ». La Fédération des femmes du Québec a indiqué, vendredi, n'avoir été consultée que quelques jours avant les nominations, ce qui est inhabituel.

« Sinon, je souhaite la bienvenue à ces quatre femmes. J'ai vu leur CV qui est beaucoup plus impressionnant que le mien en matière de militantisme! » dit-elle.

Mme Baril ne s'inquiète pas du climat de la prochaine rencontre du Conseil, qui doit avoir lieu vendredi.

Celle qui a travaillé sur l'intégration des immigrants compte bien réclamer une étude d'impact de l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique. Selon elle, les avis antérieurs du Conseil du statut de la femme « sont incomplets », puisqu'ils ne contiennent aucune donnée sur le nombre de femmes qui serait touchées par une telle interdiction.

La ministre Maltais a invité le Conseil du statut de la femme à faire des études s'il le souhaite, en réaction aux propos de Mme Miville-Dechêne. Geneviève Baril réplique qu'il faudra des ressources, puisque le travail à abattre est colossal et que les délais semblent serrés.

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