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Agnès Maltais affirme que les membres du Conseil du statut de la femme sont libres

Agnès Maltais affirme que les membres du Conseil du statut de la femme sont libres

EN DIRECT - La ministre responsable de la Condition féminine, Agnès Maltais, réagit à la sortie de la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Julie Miville-Dechêne, qui soutient que le gouvernement aurait placé des partisanes de son projet de charte des valeurs québécoises au sein du CSF pour en promouvoir l'adoption.

Plus tôt, les partis d'opposition à Québec ont vivement critiqué le gouvernement Marois relativement à ces nominations.

La députée libérale de l'Acadie et ancienne ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a qualifié vendredi les allégations de la présidente du CSF d'« excessivement troublantes » au micro de Marie-France Bazzo sur les ondes d'ICI Radio-Canada Première. Elle a estimé qu'il était inacceptable que le gouvernement s'ingère dans les opinions émises par un organisme indépendant.

Elle voit d'un mauvais il la nomination de quatre nouvelles membres ouvertement en faveur du projet de charte une semaine avant une assemblée du CSF sur le sujet.

« C'est très grave. Ce n'est jamais arrivé qu'une présidente du Conseil du statut de la femme dise que le gouvernement tente de la museler », a dit Mme St-Pierre plus tard, sur les ondes de RDI.

« Ce que [Julie Miville-Dechêne] défend, c'est l'indépendance de l'institution du Conseil du statut de la femme, elle se sent vraiment dans une situation où le gouvernement veut lui dicter la marche à suivre. Elle veut aller plus loin, elle veut des données sur le terrain, pour savoir comment [le projet de charte] pourrait s'appliquer », ajoute-t-elle.

Mme St-Pierre dénonce « l'hypocrisie » du gouvernement dans le dossier. Si Pauline Marois invite la population à débattre sur le projet de charte d'un côté, elle muselle un organisme dont le mandat est de se questionner de l'autre, dit-elle.

Québec solidaire et la Coalition avenir Québec dénoncent les nominations

De son côté, Françoise David, députée de Gouin et porte-parole de Québec solidaire, trace un parallèle avec le gouvernement conservateur fédéral de Stephen Harper qui, selon elle, « ne tolère aucune opinion divergente » et qui est « prêt à tout pour arriver à ses fins ». Elle croit possible que le gouvernement péquiste veuille empêcher le Conseil de faire des études d'impacts sur son projet de charte pour ne pas le « confronter » aux faits.

Elle dénonce « une attaque flagrante du gouvernement Marois à l'indépendance de l'organisme ». Mme David entend d'ailleurs déposer une motion à l'Assemblée nationale pour réaffirmer l'indépendance du CSF.

De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) dénonce le « noyautage politique » dont est victime le CSF. Le parti réclame que Québec annule les quatre nominations confirmées mercredi lors du conseil des ministres.

« Le Conseil du statut de la femme ne doit pas être transformé en organe de propagande pro-charte et en un porte-voix du gouvernement péquiste », affirme la députée de Montmorency, Michelyne C. Saint-Laurent, dans un communiqué.

Le CSF divisé

Jeudi, la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, a affirmé sur les ondes du Réseau de l'information que l'organisme, censé être indépendant, a subi des pressions de la part du gouvernement pour l'empêcher de critiquer le projet.

Elle a raconté que quatre nouvelles membres nommées cette semaine sont « toutes d'ardentes défenseures de la Charte des valeurs québécoises » selon elle. Elle a dit croire que ces nominations visaient à lui faire parvenir un message, soit la voie à défendre pour promouvoir la laïcité.

Les quatre nouvelles membres, nommées mercredi, sont Ann Longchamps, Julie Latour, Lucie Martineau, qui s'est prononcée en faveur de la charte la semaine dernière, et Leila Lesbet. Cette dernière, féministe d'origine algérienne très critique du port du voile chez les musulmanes, a indiqué vendredi qu'elle ne commenterait pas cette nouvelle controverse, désirant amorcer son mandat par des « actions plutôt que par des réactions ».

Le Conseil du statut de la femme ne s'est pas prononcé formellement sur le projet de charte, parce que son assemblée n'a pas réussi à dégager un consensus sur la position à adopter. Certains membres souhaitent notamment qu'une étude d'impact sur les femmes oeuvrant dans la fonction publique soit réalisée avant de se lancer dans le débat public.

L'actuelle ministre responsable de la Condition féminine, Agnès Maltais, devrait réagir aux allégations lancées par Mme Miville-Dechêne aujourd'hui. Elle donnera un point de presse en matinée.

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