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Le Pentagone s'interroge après la tuerie de Washington

Le Pentagone s'interroge après la tuerie de Washington

Plusieurs signaux d'alerte auraient pu être détectés lors du processus d'accréditation d'Aaron Alexis, le tueur présumé du Navy Yard de Washington, a reconnu mercredi le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, qui a ordonné un réexamen complet des procédures de sécurité.

Aaron Alexis, qui était âgé de 34 ans, a été tué par balle par la police lundi matin après avoir ouvert le feu et tué 12 personnes dans un des bâtiments du Navy Yard, un complexe de la marine à Washington.

Ancien de la Navy, il travaillait en sous-traitance sur le site et disposait de toutes les accréditations nécessaires. Mais la découverte, après coup, de son passé tumultueux et d'une série d'écarts de conduite y compris lorsqu'il servait sous les drapeaux a suscité des questions sur la fiabilité des procédures d'accréditation et d'autorisation des personnels.

« À l'évidence, lorsqu'on regarde tout ceci avec le recul, il y avait des signaux d'alerte », a admis Chuck Hagel, qui s'exprimait devant la presse pour la première fois depuis la fusillade. « Aurions-nous dû en tenir compte? Pourquoi ne l'avons-nous pas fait? Comment aurions-nous pu? Toutes ces questions méritent des réponses », a-t-il ajouté.

Le chef du Pentagone a annoncé qu'il avait chargé son adjoint, Ashton Carter, de superviser un audit des mesures de sécurité et des procédures d'accréditation dans tous les sites dépendant du département de la Défense.

Écarts de conduite

Aaron Alexis avait été déclaré apte à travailler sur des documents classés « secret-défense » il y a 5 ans, alors qu'il était encore dans la Navy, et son autorisation était valable pour 10 ans, une durée normale selon les critères en vigueur, mais dont Hagel a indiqué qu'ils pourraient être revus.

Une source de la défense a précisé qu'Alexis, réserviste de la Navy entre mai 2007 et janvier 2011, a fait l'objet d'une procédure de vérification de ses antécédents [« National Agency Check »], achevée en août 2007. En mars 2008, il avait été autorisé à travailler sur des documents et matériels classés secret-défense. La procédure a été conduite après son arrestation en 2004 à Seattle pour avoir tiré dans les pneus d'une voiture transportant des ouvriers du bâtiment lors d'une altercation.

Après coup, il a également été cité à deux reprises pour écart de conduite, en 2008 dans une boîte de nuit en Georgie et en 2010 au Texas, où un coup de feu est parti de son arme et a atteint l'appartement au-dessus du sien - l'affaire avait été classée, les autorités ayant conclu à un coup de feu accidentel.

Après avoir quitté la Navy, Aaron Alexis a été soumis à de nouveaux contrôles, deux au cours de l'année écoulée selon The Experts, la société de service en ingénierie technologique qui l'avait recruté pour travailler en sous-traitance au sein de la marine. Ces examens des ses antécédents n'ont rien révélé d'autre qu'une infraction au Code de la route.

Un mobile inconnu

Quarante-huit heures après les faits, les enquêteurs n'ont toujours aucune idée du motif qui a poussé Aaron Alexis à ouvrir le feu sur des employés du Navy Yard.

Mercredi, sa mère, Cathleen Alexis, a présenté des excuses aux familles des victimes et s'est elle aussi dit dans l'incapacité d'avancer la moindre explication. « Je ne sais pourquoi il a fait cela, et je ne pourrai jamais le lui demander. Aaron est aujourd'hui dans un endroit où il ne pourra plus jamais nuire à personne, et j'en suis soulagée », a-t-elle dit dans une déclaration remise à MSNBC.

La Navy examine de son côté les révélations de la police de l'État de Rhode Island, qui dit l'avoir avertie le mois dernier qu'Alexis disait « entendre des voix ». Il disait être suivi par des gens qui « envoyaient des vibrations dans son corps » et évoquait une « sorte de machine à micro-ondes » le privant de sommeil, peut-on lire dans le rapport des forces de l'ordre, auxquelles il était allé se plaindre.

Selon CNN, il avait par ailleurs pris contact avec deux hôpitaux pour anciens combattants, vraisemblablement pour obtenir une aide psychologique. « Les premières informations indiquent qu'il s'agit d'un individu qui pourrait avoir souffert de troubles mentaux », a déclaré mardi le président Barack Obama à la chaîne de télévision hispanophone Telemundo.

Reuters

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