La construction des navires de patrouille de l'Arctique au chantier naval Irving à Halifax s'annonce plus couteuse que prévu, selon un rapport obtenu par le réseau anglais de Radio-Canada en vertu de la loi sur l'accès à l'information.
Le rapport rédigé par la firme International Marine Consultants, de Vancouver, avait été commandé par le ministère des Travaux publics du Canada. Il s'agissait d'analyser le contrat de définition, c'est-à-dire l'étape du design.
En général, on dit que le projet soumis par Irving est bien fait, mais on souligne certaines lacunes, notamment au sujet des coûts.
La durée de la période de conceptualisation semble arbitraire, selon les auteurs du rapport. Ils se demandent si on a besoin d'autant de main d'oeuvre pendant tout ce temps, ce qui fait augmenter les coûts.
Les consultants préviennent le gouvernement fédéral qu'en fin de compte, le projet va coûter beaucoup plus cher aux contribuables.
Ce n'est pas la première fois qu'on parle de coûts élevés. L'expert en politique Jean-Christophe Boucher, professeur adjoint à l'Université MacEwan, se demande si le projet sera réalisé comme prévu.
« Honnêtement, je pense que c'est 50/50. C'est-à-dire que lorsqu'on aura fini la phase de design, on aura vraiment une idée plus judicieuse, plus juste, des prix des navires et du temps que ça va prendre pour les construire. Mais c'est clair qu'il y a des témoins lumineux, de sérieux problèmes tant au niveau du budget, de la planification, de la construction des patrouilleurs arctiques », affirme Jean-Christophe Boucher.
Le rapport a été soumis au gouvernement fédéral en mars dernier, deux jours avant que les ministres Peter MacKay et Rona Ambrose se rendent à Halifax pour signer le contrat.
Un porte-parole du fédéral affirme que même si le gouvernement accepte le rapport, il juge que les comparaisons d'heures de main-d'oeuvre et de coûts ne sont pas valables.