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Pyongyang soupçonné d'avoir relancé un réacteur nucléaire

Pyongyang soupçonné d'avoir relancé un réacteur nucléaire

Une photo satellite prise le 31 août laisse penser que la Corée du Nord a peut-être relancé un réacteur de recherche en mesure de produire du plutonium pour des armes nucléaires, dans son complexe de Yongbyon, a déclaré mercredi un institut de recherche américain.

La photo en question montre de la vapeur blanche s'élevant d'un bâtiment situé non loin de la salle qui abrite les turbines à vapeur du réacteur de production de plutonium, mais aussi des générateurs électriques.

« La couleur blanche (de la vapeur) et son volume laissent penser qu'il s'agit de vapeur dégagée parce que les générateurs électriques sont sur le point d'entrer en service, ce qui laisse penser que le réacteur est en marche ou sur le point d'être en mis marche », déclare l'institut américano-coréen de l'école Johns Hopkins de recherches internationales avancées, dont le siège se trouve à Washington.

Le réacteur en question a une capacité de production de six kilos de plutonium par an, ajoute l'institut.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'a pas réagi pour le moment à ces informations.

Les autorités nord-coréennes avaient annoncé en avril, en pleine période de forte tension avec Séoul, qu'elles allaient relancer le réacteur de recherche de Yongbyon, d'une puissance de cinq mégawatts, qui produit du plutonium de qualité militaire.

À l'époque, les experts du nucléaire avaient estimé qu'il faudrait vraisemblablement dans les six mois pour remettre en marche le réacteur s'il n'avait pas subi de dommages importants pendant qu'il était à l'arrêt.

Le réacteur de Yongbyon est techniquement à l'arrêt depuis des années. En 2008, la Corée du Nord avait détruit sa tour de refroidissement, afin de prouver sa bonne volonté aux « pourparlers à six », qui réunissaient périodiquement à Pékin les négociateurs de six pays (Chine, Japon, Russie, États-Unis, Corée du Sud et Corée du Nord) pour trouver une issue à la crise ouverte par le secteur atomique de Pyongyang.

La Corée du Nord a mené trois essais nucléaires depuis 2006, le dernier en date remontant au 12 février dernier.

Manoeuvre attendue

Un analyste d'un groupe de réflexion américain, James Acton, a déclaré que la relance du réacteur de Yongbyon, si elle était confirmée, ne serait pas du tout une surprise.

« Ce n'est pas une surprise parce que nous avons pu constater ces derniers mois, grâce à des photos satellite, que la Corée du Nord s'emploie à remettre en état son réacteur de cinq mégawatts », a-t-il dit dans une interview.

« Le remettre en service serait un nouveau camouflet infligé à la communauté internationale, qui laisserait penser que la Corée du Nord n'a nullement l'intention de renoncer à ses armes nucléaires », a-t-il continué.

Récemment, Pyongyang s'est pourtant plutôt engagé dans une offensive de charme, après la rhétorique belliciste du début de l'année. Mercredi, le Nord s'est entendu avec le Sud pour rouvrir à partir de lundi, à titre d'essai, la zone industrielle de Kaesong, située en territoire nord-coréen. Cette zone a été fermée en avril par Pyongyang, qui en a retiré ses 53 000 ouvriers.

Reuters

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