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Poutine met en garde les Américains contre une frappe en Syrie

Poutine met en garde les Américains contre une frappe en Syrie

Vladimir Poutine met en garde contre une intervention militaire américaine en Syrie, estimant que pareille opération risque d'étendre le conflit au-delà des frontières de ce pays et de déclencher des attentats terroristes.

S'exprimant par voie de tribune dans le New York Times, le président russe écrit qu'il y a « peu de champions de la démocratie » engagés dans la guerre civile syrienne, « mais qu'il y a plus qu'il n'en faut de combattants d'Al-Qaïda et autres extrémistes de tous poils en lutte contre le gouvernement (syrien) ».

Il réaffirme que l'attaque chimique survenue le 21 août dans la banlieue de Damas, imputée par les États-Unis au régime de Bachar Al-Assad, est sans doute l'oeuvre de forces de l'opposition cherchant à provoquer une intervention étrangère.

Le président Barack Obama souhaite qu'Assad rende compte de cette attaque chimique, qui, selon les États-Unis, a fait 1400 morts, dont 400 enfants.

Poutine met en garde contre toute intervention militaire sans le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies, déclarant : « Nous devons cesser de parler la langue de la force ».

« Une attaque éventuelle de la Syrie par les États-Unis, malgré la ferme opposition de nombreux pays et de dirigeants politiques et religieux de premier plan, comme le pape, fera des victimes innocentes et provoquera une escalade, risquant d'étendre le conflit loin au-delà des frontières de la Syrie », écrit le maître du Kremlin, qui accorde un soutien indéfectible à Assad depuis le début du soulèvement en mars 2011.

Pour le président Poutine, il est alarmant de voir que l'intervention militaire dans les conflits de pays tiers est devenue « une chose habituelle » pour les États-Unis.

« Des millions de personnes, dans le monde, voient de plus en plus dans l'Amérique non pas un modèle de démocratie, mais un pays qui se repose uniquement sur la force brutale, formant des coalitions sous le slogan : "Soit vous êtes avec nous, soit contre nous". »

Par ailleurs, les dirigeants de la rébellion syrienne ont annoncé jeudi dans un communiqué vidéo qu'ils rejetaient l'initiative russe de placer l'arsenal chimique syrien

sous contrôle international.

La Russie livre et des armes au régime syrien et, avec l'appui de la Chine, a opposé à trois reprises son veto à des résolutions de l'ONU censées condamner Bachar Al-Assad pour son rôle dans un conflit qui, selon les Nations unies, a fait plus de 100 000 morts et deux millions de réfugiés en deux ans et demi.

Mercredi, une énième rencontre du Conseil de sécurité des Nations unies sur le sujet n'a pas permis de dégager un consensus sur la manière dont la communauté internationale devrait agir pour mettre fin à la guerre civile syrienne.

Jeudi, le secrétaire d'État américain John Kerry doit rejoindre son homologue russe Sergeï Lavrov à Genève pour une série d'entretiens qui devrait durer au moins deux jours. M. Kerry profitera également de son séjour en Suisse pour y rencontrer le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe dans le conflit syrien, Lakhdar Brahimi.

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