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Viol collectif en Inde : les accusés déclarés coupables

Viol collectif en Inde : les accusés déclarés coupables

Quatre hommes ont été reconnus coupables mardi du viol collectif et de l'assassinat d'une étudiante de 23 ans en décembre 2012 à New Delhi, a annoncé le juge qui présidait l'audience.

Les accusés, Mukesh Singh, Akshay Thakur, Pawan Gupta et Vinay Sharma, avaient tous plaidé non coupables.

Leur peine devrait être connue mercredi. Ils encourent la peine de mort.

Les avocats de trois d'entre eux ont annoncé aussitôt après l'audience qu'ils feraient appel de la décision du juge. « C'est une condamnation politique », a dit l'un d'eux.

Un cinquième prévenu, qui disait avoir 17 ans au moment des faits, a été condamné le mois dernier à trois ans de détention, la peine maximale pour un mineur.

Un sixième homme, le chauffeur du bus, a été retrouvé mort dans sa cellule en mars, un décès attribué à un suicide par les autorités pénitentiaires.

Un crime répugnant

La jeune femme et son compagnon avaient été pris à bord d'un bus par cinq hommes et un mineur le 16 décembre 2012. Agressée avec une barre de fer, la femme avait été violée à plusieurs reprises et le couple avait été violemment frappé avant d'être jeté sur le bord de la route.

L'étudiante est restée dévêtue dans la rue pendant près d'une heure malgré la présence de la police et des passants, a déclaré après le drame son compagnon, un homme âgé de 28 ans qui rentrait avec elle du cinéma.

La jeune femme, stagiaire kinésithérapeute, avait succombé à ses blessures deux semaines plus tard, le 29 décembre, dans un hôpital de Singapour.

Les parents de la victime, qui étaient présents à l'audience, réclament la pendaison pour pouvoir faire leur deuil.

« Toute autre peine que la pendaison ne serait pas juste, a soutenu le père de la jeune femme. Elle enverrait un mauvais message et les gens perdraient toute confiance dans notre justice ».

Un pays bouleversé

Le procès des quatre hommes a suivi une procédure accélérée et plus d'une centaine de témoins ont été entendus au cours des sept mois d'audience. Le témoignage de la victime mourante sur son lit d'hôpital a également été entendu.

L'affaire avait soulevé une vague d'indignation dans le monde et déclenché un vaste débat en Inde sur les agressions sexuelles contre les femmes. Des dizaines de milliers d'Indiens étaient descendus dans les rues pour manifester leur colère.

Les lois contre les délinquants sexuels ont été durcies depuis, et la peine de mort introduite pour les violeurs dont les victimes sont mortes ou laissées dans un état grave.

L'affaire a inspiré un film à Bollywood, tandis que les chaînes de télévision et la presse écrite consacrent davantage de temps aux crimes sexuels et que les réseaux sociaux sur Internet nourrissent le débat.

La police de New Delhi estime que la hausse récente du nombre de plaintes pour viol s'explique non pas par une augmentation des agressions, mais par la volonté nouvelle des victimes de se faire connaître.

Selon les statistiques policières, 1036 cas de viol ont été signalés dans la capitale indienne au cours de l'année s'achevant au 15 août, contre 433 au cours de la même période de l'année précédente.

Les sociologues soulignent que la population rurale, qui forme 70 % des 1,2 milliard d'Indiens, n'est guère concernée par ce débat, mais que l'impact est indéniable dans les zones urbaines.

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