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Le maire met la pédale douce sur le transport collectif

Le maire met la pédale douce sur le transport collectif

Le maire de Québec a changé de ton en ce qui concerne les projets de transport collectif comme le tramway.

Lors d'un discours lundi devant l'Association québécoise des transports, Régis Labeaume a rappelé que l'automobile est le mode de déplacement prioritaire à Québec.

Pour le maire, il est clair qu'il faut désengorger le réseau routier, mais il n'est pas question d'imposer aux automobilistes l'usage du transport collectif.

« On ne convaincra pas les gens en restreignant la circulation automobile, c'est ridicule », a-t-il dit.

Parmi les solutions avancées pour améliorer la fluidité sur les routes, Régis Labeaume suggère d'élargir à six voies les autoroutes Henri-IV et Laurentienne ainsi que le tronçon de Robert-Bourassa situé entre le boulevard Lebourgneuf et l'avenue Chauveau.

Il souhaiterait également encourager le covoiturage en permettant le passage des véhicules qui ont au moins deux passagers dans les voies réservées aux autobus sur les autoroutes. En faisant passer la moyenne actuelle de 1,2 passager par voiture à l'heure de pointe du matin à 1,5, on pourrait réduire de 50 000 le nombre de véhicules sur les routes de Québec.

La Ville amorce d'ailleurs une étude conjointe avec le ministère des Transports sur le covoiturage.

Par ailleurs, le maire a précisé la politique de gestion du stationnement de la Ville, qui souhaite remplacer les stationnements de surface par des espaces souterrains et aériens. Il a donné en exemple le stationnement de surface Dalhousie qui sera remplacé par une place publique et un stationnement étagé qui permettra d'accueillir plus de véhicules. D'autres projets semblables sont dans les cartons à la Ville.

Les « conditions gagnantes » du tramway

Le discours intitulé « Le tramway, oui mais... » a laissé bien peu de place à l'ambitieux projet de tramway à Québec évalué à 1,5 milliard $.

Le maire a expliqué que la pertinence du projet à Québec dépendait des études de faisabilité qui seront rendues publiques à l'automne 2014, mais surtout de la capacité de payer du gouvernement du Québec.

Le maire martèle qu'il veut « des garanties » que le gouvernement du Québec « assumera à 100 % le coût du tramway, comme il l'a fait dans le passé pour le métro de Montréal et de Laval, et pour les trains de banlieue de la région montréalaise ».

De passage à La Malbaie, la première ministre Pauline Marois a dit espérer, avec un sourire, que « le maire Labeaume lui laisse une certaine marche de manoeuvre » pour pouvoir en discuter. Mme Marois affirme que le gouvernement va écouter les villes dans leurs différents projets de transport collectif « on peut aussi partager les coûts, mais nous serons équitables », a affirmé la première ministre.

Au bureau du ministère des Transports, la sortie du maire Labeaume a étonné lundi. Le ministre des Transports Sylvain Gaudreault n'a pas encore réagi officiellement aux propos du maire, mais son attaché de presse Yann Langlais-Plante a affirmé que le ministère ne s'embarquera pas dans ce qu'il considère de l'ordre de « la campagne électorale municipale ».

Le ministère des Transports maintient son engagement d'élargir Henri-IV entre les autoroutes Charest et Félix-Leclerc. Cependant, l'autoroute Laurentienne à six voies comme le souhaite le maire Labeaume n'est pas dans les plans. En ce qui concernant tout autre projet, il n'y aura pas de commentaires pour l'instant du côté du MTQ.

De son côté, le chef de Démocratie Québec est d'avis que le virage de Régis Labeaume l'amène sur une fausse route.

David Lemelin juge rétrograde le nouveau discours du maire en matière de transport. « On a un maire aujourd'hui qui tient un discours qui date de 1950, c'est incroyable. Dans le fond, au lieu de faire ce qu'on doit faire pour améliorer la situation, il veut l'empirer. Les études nous disent que lorsqu'on augmente la capacité du réseau routier, le trafic invariablement finit par combler cet espace-là pour revenir encore au problème de trafic routier », a affirmé David Lemelin.

L'étude de faisabilité sur le tramway à Québec est attendue à l'automne 2014.

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