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Un nouvel outil pour remplacer le placement syndical dans la construction

Un nouvel outil pour remplacer le placement syndical dans la construction

Dès lundi, plus question de placement syndical sur les chantiers de construction du Québec, on parle maintenant de référence de main-d'uvre. Le milieu de la construction vient de se doter de l'outil qui lui faisait défaut pour baliser l'embauche des travailleurs, le Carnet référence construction.

Un texte de Maxime Bertrand

En vertu de la Loi éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction, adoptée en décembre 2011, le gouvernement avait confié à la Commission de la construction du Québec (CCQ) le soin de mettre en place un système pour recruter les travailleurs. Le but : éliminer des pratiques illégales telles que l'intimidation sur les chantiers.

Dorénavant, un employeur qui désire retenir les services d'un travailleur devra passer par le Carnet référence construction. Il s'agit d'une plateforme Web qui collige tous les renseignements et services en ligne relatifs à la gestion et à la référence de main-d'uvre de l'industrie de la construction. On y trouve non seulement les besoins de main-d'uvre des employeurs, mais aussi des listes de références provenant de la CCQ et des associations, syndicales et patronales, titulaires de permis de référence.

Seules les situations urgentes, des travaux pressants pour prévenir un danger pour la santé et la sécurité, par exemple, justifient un contact direct entre l'employeur et une association titulaire de permis. La démarche doit ensuite être consignée dans le Carnet.

Enfin, comme les employeurs trouvent la plupart du temps eux-mêmes les personnes qu'ils embauchent (famille, amis, ex-employés), l'embauche directe (consignée par la suite dans le Carnet) est toujours permise.

« C'est la meilleure affaire qui pouvait arriver depuis les 35 dernières années, depuis le saccage de la Baie James », selon le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard.

« Ils ont fait tout un plat avec ça, soutient plutôt Arnold Guérin, président de la FTQ-Construction. Il y a 85 % des employeurs qui ont cinq salariés et moins, eux autres, ils ont pas besoin nécessairement du système de référence ».

Le virage de la transparence

Selon la CCQ, le Carnet permet à tous les partenaires de mener leurs affaires à visière levée. Il redonne aux employeurs le pouvoir de gérer le recrutement de travailleurs et réduit les risques d'intimidation. Du côté syndical, les avis sont partagés.

« Nous, ça va nous donner l'occasion de faire notre travail correctement, donc, on n'est pas une agence de placement, on est une organisation qui est supposée être à la défense de ses membres. Donc la question de santé et sécurité, le respect des conventions collectives, il faut qu'on se penche là-dessus, affirme Pierre Brassard de la CSN-Construction. Ça pouvait être vicieux du côté de donner le pouvoir à des représentants sur le droit des travailleurs et des travailleuses de gagner leur vie ».

La FTQ-Construction n'est pas de cet avis. « Ils essayaient de dumper ça tout le temps sur notre dos, puis que c'est nous autres qui contrôlaient tout, puis les chantiers, puis l'intimidation, gardez, ça s'est pas avéré », déclare Arnold Guérin.

Les 165 000 travailleurs de la construction détenteurs de certificats de compétence sont automatiquement inscrits au Carnet référence construction. Les embauches qui requièrent les références représentent 15 % du volume de l'industrie, soit en moyenne 25 000 travailleurs par année.

Le Carnet référence construction sera mis en ligne le 9 septembre prochain.

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