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La montée des eaux, due au réchauffement climatique, met en danger les îles du Pacifique (PHOTOS)

Des îles en voie de disparition
Daesung Lee

La commissaire européenne chargée du climat Connie Hedegaard a souligné mercredi qu'avoir vu de ses propres yeux l'impact de la montée des eaux sur les petits pays du Pacifique lui avait fait prendre conscience de l'urgence de la situation.

"Le sentiment d'urgence est évident et visible quand on est sur place", a-t-elle déclaré en marge du sommet du 44e forum des îles du Pacifique (FIP), qui se tient cette semaine aux îles Marshall, dont la surface se situe à peine un mètre au-dessus du niveau de l'eau.

Le même constat a été fait en images dans l'Océan Indien par le photographe Daesung Lee. Ce dernier avait publié en 2011 une série de clichés intitulée "On The Shore of a Vanishing Island, Ghoramara," ("Sur les côtes d'une île en voie de disparition, Ghoramara", en français) mettant en évidence la montée des eaux dans cette île appartenant à l'Inde, pays partenaire du forum des îles du Pacifique (l'article continue sous le diaporama).

» La disparition de l'île de Ghoramara en images

La disparition de l'île de Ghoramara

Située à dans le golfe du Bengale, cette île a vu sa surface divisée par deux à cause de la montée de eaux liée au réchauffement climatique. Les deux tiers de sa population ont dû partir.

Interrogé par nos collègues américains du HuffPost, Lee a récemment expliqué sa démarche: "Je pouvais voir les restes d'un héritage disparaître au fil des marées. Les racines de plantes détruites par l'érosion servent à illustrer l'absence de fondation dans la vie de ces gens. La mère engloutit leur passé et leur futur reste incertain".

"Un jour, cette île sur laquelle ils sont nés n'existera plus que dans leurs souvenirs".

"Le temps presse"

Les Etats insulaires du Pacifique menacés par la montée des océans ont dénoncé mardi le mépris et l'inaction des grands pays pollueurs responsables à leurs yeux de leur situation dramatique.

Aux îles Marshall, les digues qui protègent de la mer s'érodent, et des marées record ont envahi la capitale, Majuro, en juin. Des zones de l'archipel connaissent une sècheresse exceptionnelle et plusieurs puits de villages sont contaminés avec de l'eau de mer.

"Le temps presse. Le monde doit agir de concert. Ceux qui sont les plus vulnérables sont de plus en plus impatients, et pour de bonnes raisons", a assuré mercredi la commissaire européenne chargée du climat Connie Hedegaard.

"Il est tout à fait impressionnant dans cette région de voir ces pays qui ont réellement entamé le processus de transition vers l'énergie (renouvelable) en dépit de leurs difficultés et de leurs limitations", a déclaré la commissaire. "Ils n'ont pas créé le problème climatique, ils ne sont pas coupables, mais ils savent que chacun de nous doit faire ce qu'il peut".

Exemple moral

Ces pays qui se situent à la frontière du changement climatique donnent "un exemple moral" qui rend plus difficile pour les grands pays de dire qu'ils ne peuvent pas encore se fixer des objectifs d'émissions carbone, selon elle.

À l'issue de ce forum de quatre jours, les pays membres du FIP devraient se mettre d'accord sur une "déclaration de Majuro", qui prévoit la prise d'actions concrètes sur le changement climatique.

Cette déclaration sera alors présentée au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors de l'assemblée générale à New York fin septembre, afin de convaincre la communauté internationale que certains pays voient leur existence menacer.

Sentiment d'abandon

Selon le Premier ministre des îles Cook, Henry Puna, les petites nations du Pacifique se sentent abandonnées par le reste du monde qui porte pourtant la plus lourde responsabilité dans les dérèglements climatiques dont elles subissent les conséquences.

Mardi, à l'ouverture du forum, il a évoqué "les frustrations que nous avons ressenties par le passé en étant regardés de haut, ignorés et sous-estimés".

"Des années d'inertie de la part de ceux qui sont le plus capables d'agir efficacement pour réduire (les effets du réchauffement) nous ont laissés profondément déçus et insatisfaits", a-t-il alors déclaré.

Le président des îles Marshall, Christopher Loeak, a quant à lui lancé un vibrant plaidoyer pour la survie de son archipel affecté par une grave sécheresse et des tempêtes:

"A tous les habitants des Marshall et aux peuples du Pacifique: ma terre est ma patrie, mon héritage et mon identité. [...] C'est mon pays et j'y resterai à jamais. Que l'eau vienne!".

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