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Tokyo promet des mesures rapides à la centrale de Fukushima

Tokyo promet des mesures rapides à la centrale de Fukushima

Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a promis lundi des mesures rapides pour assainir la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, sur fond de doutes grandissants concernant la capacité de l'opérateur Tepco à faire face à la situation.

Deux ans et demi après le séisme et le tsunami qui ont fortement endommagé la centrale, le 11 mars 2011, le gouvernement a décidé d'intervenir plus directement, Tepco paraissant dépassé par l'ampleur du problème.

« Le gouvernement s'est tenu en réserve et a apporté son soutien aux efforts de Tokyo Electric Power (Tepco) pour régler le problème de l'eau contaminée. Mais, estimant que la réponse apportée par Tepco atteignait ses limites, le gouvernement doit intervenir rapidement, y compris en puisant dans les réserves budgétaires », a déclaré à la presse le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga.

Tepco a annoncé dimanche que le niveau de radioactivité relevé dans un réservoir contenant de l'eau contaminée était 18 fois supérieur à celui mesuré dix jours plus tôt.

Une radioactivité de l'ordre de 1800 millisieverts par heure, assez pour tuer en quatre heures une personne qui y serait exposée, a été calculée samedi près du fond d'un réservoir d'eau. Le 22 août, la radioactivité mesurée dans le même réservoir était de 100 millisieverts par heure.

Vers un plan d'intervention

Aucune nouvelle fuite n'a été décelée au niveau de ce réservoir-là. En revanche, une autre est apparue sur une conduite reliant deux autres réservoirs.

Shinzo Abe a dit que l'État allait intervenir pour prendre toute mesure nécessaire afin d'assainir les lieux, en précisant qu'un tel plan serait élaboré « rapidement ».

Le conseil des ministres devrait évoquer cette semaine la question du financement des activités de nettoyage de Fukushima, après la série de révélations sur les fuites d'eau radioactive, a déclaré Tadamori Oshima, chargé au PLD (Parti libéral-démocrate, au pouvoir) de la commission de reconstruction post-Fukushima.

Quant à Yoshihide Suga, il a fait part de mesures qui seront dévoilées mardi sur les moyens de remédier au problème de l'eau contaminée.

L'Autorité japonaise de régulation du nucléaire (NRA) dit quant à elle qu'elle pourrait envisager de déverser dans l'océan Pacifique des eaux contaminées stockées dans la centrale, eaux dont les radiations seraient inférieures au seuil de sécurité.

Un responsable du PLD, Yasuhisa Shiozaki, a préconisé la création d'une « agence de démantèlement » de la centrale de Fukushima. « Il est urgent de restructurer notre politique nucléaire dans le cadre d'un système clair et de redonner confiance, aussi bien sur le plan intérieur qu'au plan international », a-t-il dit.

Les nouvelles sur la hausse de la radioactivité et les fuites d'eau contaminée tombent au mauvais moment pour le Japon; le Comité international olympique (CIO) doit rendre samedi à Buenos Aires sa décision sur la ville organisatrice des Jeux d'été 2020.

Après la catastrophe de Fukushima, le Japon a fermé l'ensemble de ses 50 réacteurs. Seuls deux ont été redémarrés à Ohi, dans l'ouest de l'archipel, mais l'opérateur du site, Kansai Electric Power, et l'autorité de régulation étaient en désaccord sur la sécurité des installations. Des sismologues ont tranché leur litige lundi en déclarant qu'aucune faille active ne courait sous cette centrale, ce qui ouvre la voie à une remise en service de deux autres réacteurs.

Reuters

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