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Attaque chimique en Syrie: Matignon publie des preuves qui impliquent le régime de Bachar al-Assad

Attaque chimique : la France publie des preuves qui impliquent le régime syrien
AFP

L'attaque chimique du 21 août près de Damas a été perpétrée, selon Paris, par le régime syrien et a fait "au moins 281" morts, notamment parmi la population civile, selon des informations des services de renseignement français rendues publiques lundi par le gouvernement.

Ces éléments figurent dans une "note de synthèse" de 9 pages mise en ligne sur le site de Matignon et présentée par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, aux responsables politiques qu'il a réunis lundi en fin de journée. Six vidéos accompagnent également cette note (attention, certaines images peuvent choquer). "Cette attaque était "massive. Nous, nous identifions au moins 281 décès", a-t-on déclaré de même source. Paris impute catégoriquement la responsabilité de l'attaque au régime de Bachar al-Assad.

"Les zones touchées étaient intégralement tenues par les rebelles", fait-on valoir de source gouvernementale. Les services français disposent par ailleurs "de l'imagerie qui montre que les zones de départ des roquettes étaient tenues par le régime et que les zones de frappes étaient tenues par les rebelles".

Pour parvenir à ces conclusions, les services du ministère de la Défense -renseignement extérieur et médecins militaires-, ont analysé "47 vidéo tournées le matin de l'attaque", a-t-on précisé. Il s'agit, toujours de source gouvernementale, de vidéos tournées notamment par des médecins de la rébellion, des civils, ou des rebelles syriens. "Il s'agit d'un usage massif d'agents chimiques et d'une opération à la fois coordonnée et simultanée dans plusieurs points de la ville. Un niveau de sophistication qui n'appartient qu'au régime. La rébellion n'est pas en capacité d'organiser ça", souligne-t-on.

Hollande continue son travail de persuasion pour une coalition

L'exécutif français a décidé de rendre public un grand nombre d'informations émanant des services de renseignement "afin de montrer à l'opinion française que nous disposons d'informations de sources nationales sur le programme chimique syrien et sur de précédentes attaques chimiques dont le régime est responsable et que nous avons su authentifier", a-t-on souligné de même source. On affirme ainsi que le régime de Damas a procédé à "au moins trois chimiques depuis avril", citant celle de la mi-avril, à Jobar, et celle du 29 avril à Saraqeb.

Quelques autres extraits :

"Nos renseignements propres confirment que, dans l’hôpital de Douma, la moitié des victimes sont des femmes et des enfants et que dans 50% des cas, la mort est immédiate. Les médecins déduisent qu’une forte concentration de toxique a donc été employée."

"Le régime a ensuite conduit des frappes terrestres et aériennes importantes sur les zones des attaques. Il s’est attaché à retarder l’arrivée des inspecteurs pendant plusieurs jours. Ces éléments confirment une claire volonté de destruction des preuves a posteriori. De plus, des militaires ont déclenché des incendies, qui visaient vraisemblablement à purifier l'atmosphère grâce au mouvement d'air généré."

» Le document complet des renseignements français ci-dessous :

Par ailleurs, dans une déclaration depuis Matignon à l'issue de la réunion avec les responsables parlementaires, Jean-Marc Ayrault a déclaré que "le régime de Bachar al-Assad a commis l'irréparable le 21 août". "Cet acte plus personne n'en nie la réalité ce que devraient confirmer les inspecteurs des Nations unies", a-t-il ajouté, indiquant qu'il ne "(pouvait) rester sans réponse".

Le premier ministre a aussi annoncé que François Hollande "continue son travail de persuasion pour réunir dans les meilleurs délais une coalition" internationale pour sanctionner l'usage de l'arme chimique par Damas. "C'est au président de la République qu'il appartient de décider si un vote (du Parlement, ndlr), que notre Constitution n'exige pas, doit avoir lieu. Mercredi, il y aura un débat sans vote car en toute hypothèse, la décision ultime ne pourra être prise par le président de la République que lorsque sera constituée cette coalition", a-il ajouté.

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