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Des musulmans québécois s'opposent à la venue de prédicateurs radicaux à Montréal

Des musulmans québécois s'opposent à la venue de prédicateurs radicaux à Montréal

À deux semaines de la venue à Montréal de quatre prédicateurs, jugés radicaux, des membres de la communauté musulmane s'organisent pour exprimer leur opposition à leur présence au Québec.

Lamine Foura et Abdou Zirat sont deux musulmans montréalais, connus notamment pour leur engagement au sein de la communauté maghrébine, comptent manifester contre la présence de ces prédicateurs au moment de la tenue de cet événement les 7 et 8 septembre au Palais des congrès, dans deux semaines.

Pour Abdou Zirat, « 95 % des musulmans sont des gens modérés qui pratiquent chez eux et qui sont des citoyens exemplaires ». « Cela fait partie de nos libertés de faire savoir ce qu'on pense de ces évènements-là que nous trouvons contre-productifs et qui n'aident pas l'intégration », estime-t-il.

Si les organisateurs de cette conférence présentent leur évènement comme un rassemblement entre jeunes musulmans pour échanger sur leur religion, les quatre conférenciers européens demeurent des personnages controversés.

Le plus radical d'entre eux, Nader Abou Anas a déjà déclaré, enregistrement audio à l'appui, que « refuser le voile, c'est pire que d'avoir le cancer ou le sida, car ne pas porter ton voile, te mènera en enfer ».

Pour Lamine Foura, la majorité des 150 000 musulmans au Québec ne partagent pas cette vision de leur religion.

« Les Québécois de souche et la société demandent à ce que ces musulmans se distinguent de ces discours d'intolérance et de haine. »

C'est une question crédibilité, explique cet acteur de la communauté maghrébine.

Omar Koné, imam de la mosquée Al-Iman de Montréal, qui prêche un « islam modéré », abonde dans le même sens. Il associe l'opposition au discours de la haine au djihad.

Pour cet imam du courant soufi, « le djihad fondamentalement n'est pas la guerre. C'est un effort que tout musulman doit faire devant une situation qu'il trouve injuste. Il se doit d'agir, de parler ou de prier ».

Il qualifie les prédicateurs attendus à Montréal de « salafistes, qui prônent une vision stricte de l'islam des origines ». Pour l'imam, c'est une doctrine, qui crée « énormément de problèmes à la fois aux musulmans et aux non-musulmans ».

Les organisateurs de la conférence gardent le silence pour le moment, mais ils promettent de tenir une conférence de presse en début de semaine pour « faire le point sur la situation » .

D'après les reportages d'Éva Lecouteur-Bédard et de Pascal Robidas

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