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Égypte : au moins 24 policiers tués dans le Sinaï

Égypte : au moins 24 policiers tués dans le Sinaï

La police égyptienne est la cible d'une attaque dans le nord de la péninsule du Sinaï qui a fait au moins 24 morts. Ces policiers se rendaient dans leur caserne à bord de minibus lorsqu'ils ont été attaqués.

Les assaillants, soupçonnés d'appartenir à la mouvance radicale islamiste, ont attaqué le convoi alors qu'il se dirigeait vers la ville de Rafah, où se trouve le point de passage vers la bande de Gaza.

L'Égypte a décidé de fermer ce poste de contrôle à la suite de l'attaque. Le terminal avait déjà été fermé la semaine dernière pour une durée indéterminée, mais il avait été en partie rouvert samedi, selon le ministère de l'Intérieur du Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne.

Ce point de passage est celui que les deux Ontariens arrêtés vendredi au Caire devaient emprunter pour se rendre à l'hôpital Al-Shifa, la semaine dernière.

Les affrontements entre les forces de l'ordre et les pro-Morsi ont fait au moins 850 morts, dont 70 policiers et soldats, depuis mercredi dernier. La crise pourrait encore s'aggraver tant les deux parties campent sur leurs positions. Les pro-Morsi ont appelé à de nouvelles manifestations au Caire après la prière de l'après-midi, lundi.

Ces violences forcent l'Union européenne (UE) à agir. Les 28 ministres européens des Affaires étrangères se réuniront à Bruxelles, mercredi. Ils examinent l'option d'un embargo sur les armes à destination de l'Égypte et pourraient aussi décider de suspendre l'aide financière au Caire.

Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, a de son côté affirmé lundi que les pays arabes étaient prêts à compenser toute baisse de l'aide occidentale à l'Égypte.

Dimanche, 36 détenus islamistes ont été tués dans une tentative d'évasion durant leur transfert du Caire vers une prison de banlieue.

De son côté, le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef d'état-major de l'armée, qui ne s'était pas exprimé en public depuis l'assaut lancé mercredi contre les islamistes de la capitale, s'est adressé indirectement à eux en assurant qu'il y avait de « la place pour tous en Égypte ». Il a toutefois prévenu que l'Égypte ne plierait pas devant la violence.

Le premier ministre du gouvernement de transition égyptien, Hazem El-Beblaoui, propose quant à lui de dissoudre la confrérie.

Plusieurs observateurs estiment que la répression visant les Frères musulmans assure au réseau Al-Qaïda un terreau à faire fructifier en Égypte, et que les images de manifestants tués diffusées dans le monde entier risquent de nourrir la rhétorique de victimisation prisée des djihadistes du monde entier.