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La République centrafricaine au bord du gouffre

La République centrafricaine au bord du gouffre

La République centrafricaine est au bord de l'effondrement et la crise dans laquelle elle est plongée menace de déborder ses frontières si le Conseil de sécurité de l'ONU ne soutient pas les efforts de l'Union africaine dans ce pays, ont déclaré mercredi des responsables des Nations unies.

Le pays a sombré dans le chaos après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, qui ont renversé le président François Bozizé en mars.

« La République centrafricaine n'est pas encore un État en faillite, mais elle risque de le devenir si des mesures ne sont pas prises rapidement », a déclaré Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité.

Selon elle, l'ensemble des 4,6 millions d'habitants de la République centrafricaine, dont la moitié d'enfants, sont victimes de la crise humanitaire en cours. Sur cette population, 1,6 million de personnes ont besoin d'une aide d'urgence, a dit Valerie Amos, qui s'est rendue sur place en juillet.

Elle estime que près de 484 000 personnes sont en situation d'insécurité alimentaire sévère et que des milliers d'enfants souffrent de malnutrition aiguë.

Mission africaine

L'Union africaine a créé, en juillet, une mission de consolidation de la paix en République centrafricaine forte de 3600 hommes.

L'émissaire de l'ONU dans ce pays, le général Babacar Gaye, et le sous-secrétaire général aux droits de la personne, Ivan Simonovic, ont toutefois déclaré au Conseil de sécurité que ce contingent africain risquait de ne pas suffire pour enrayer la crise, alors que la République centrafricaine borde six pays.

« Une force aux effectifs plus fournis et plus diversifiés sur le plan des nationalités qui la composent est nécessaire pour garantir la sécurité et protéger la population », a dit Ivan Simonovic. « Une telle force empêcherait aussi des groupes rebelles étrangers, tels que l'Armée de résistance du Seigneur ou des groupes islamistes radicaux, de trouver refuge dans ce pays. »

Babacar Gaye a pour sa part déclaré que malgré une légère amélioration de la situation à Bangui, la capitale, « l'absence totale » d'État de droit favorisait la poursuite des pillages, des enlèvements, des actes de torture et des massacres à travers le pays.

« En l'absence de chaîne de commandement, le pays risque de sombrer dans l'anarchie et le chaos », a-t-il dit.

Valerie Amos a aussi exhorté les 15 membres du Conseil de sécurité à fournir à l'Union africaine « les fonds et le soutien logistique » indispensables à l'efficacité de sa mission en République centrafricaine.

Reuters

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