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Assurance : mauvaise surprise pour des centaines d'Ontariens

Assurance : mauvaise surprise pour des centaines d'Ontariens

Nombre d'assureurs résidentiels de la région de Toronto augmentent leurs primes de façon marquée, dans certains cas de 30-50 %, à la suite des inondations de juillet dernier, et ce, même pour des clients qui n'ont fait aucune réclamation.

Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a indiqué, mercredi, que les précipitations exceptionnelles qui ont frappé Toronto le 8 juillet, inondant des dizaines de sous-sols et privant plus de 300 000 abonnés d'électricité, avaient coûté au moins 850 millions de dollars à ses membres en réclamations, le pire désastre naturel de l'histoire ontarienne.

Les assureurs contactés par Radio-Canada (TD Assurance, Desjardins Assurances, Co-operators, RBC Assurances, Intact) n'ont pas voulu commenter l'effet de ce sinistre sur l'augmentation des primes. Mais selon les témoignages de clients et de courtiers recueillis par Radio-Canada, certaines compagnies comme TD Assurance ont déjà commencé à hausser leurs primes. Les propriétaires de la région de Toronto doivent s'attendre à des augmentations de 4-5 % à 30-50 %, lors du renouvellement de leur police, même s'ils n'ont fait aucune réclamation.

Natasha Carr d'Ajax a eu la mauvaise surprise à la fin juillet. Son assureur, TD, voulait augmenter ses primes de 20 %.

Un autre client de TD Assurance a indiqué à Radio-Canada qu'il faisait face à une hausse de 30 % en septembre.

L'assureur n'a pas voulu préciser s'il s'agissait de cas exceptionnels. La compagnie a refusé de nous accorder une entrevue, se contentant de répondre dans une déclaration écrite que « nous sommes disposés à répondre aux questions de nos clients au sujet de leur couverture, des tarifs et des options qui s'offrent à eux ».

À la fin juillet, TD Assurance avait annoncé des pertes anticipées de 240-290 millions de dollars au troisième trimestre, à la suite des inondations en Ontario, mais aussi en Alberta. L'assureur précise que les primes dépendent de plusieurs facteurs, mais qu'une « augmentation des réclamations liées à des dégâts d'eau résultant des changements climatiques et d'infrastructures municipales vieillissantes aura une grande influence sur les coûts d'assurance habitation ».

Pour sa part, Anne-Marie Thomas du site comparatif de primes d'assurance InsuranceHotline anticipe des hausses moyennes de 30 % au pays cette année, après des augmentations annuelles de 20 % au cours des trois dernières années.

Hausses déraisonnables?

Une augmentation des primes était anticipée à la suite des catastrophes naturelles et du niveau record de réclamations des derniers mois, mais l'ampleur des hausses pour certains clients ontariens en choque plusieurs.

Le député néo-démocrate Gilles Bisson dit que ce n'est « pas raisonnable ».

Selon lui, les députés ontariens devraient étudier la question.

Le ministre des Finances, Charles Sousa, répond qu'il « va réfléchir (à la situation) », sans fixer d'échéancier ou promettre de mesures concrètes. Il ajoute, par ailleurs, que le marché actuel est « concurrentiel ».

La frustration de consommateurs à ce sujet pourrait s'ajouter à celle liée aux primes salées payées par les automobilistes de la région de Toronto pour assurer leur véhicule. Dans le dernier budget, le gouvernement libéral minoritaire s'était engagé, pour obtenir l'appui du NPD, à réduire en moyenne les primes de 15 % pour les conducteurs, de concert avec l'industrie, mais sans fixer d'échéancier précis.

À vous de « magasiner »

De son côté, le porte-parole du Bureau d'assurance du Canada, Steve Kee, recommande aux propriétaires de maisons de « magasiner » s'ils sont insatisfaits de la prime offerte par leur assureur. Le hic : de nombreux assureurs ont déjà augmenté leurs primes ou s'apprêtent à le faire, à la suite des réclamations record de l'été, selon l'enquête de Radio-Canada.

Le porte-parole de Desjardins, André Chapleau, indique que l'ajustement des primes n'est pas lié à un événement unique, mais représente plutôt le résultat d'une « tendance » constatée au cours des dernières années en raison du « niveau de risque plus élevé » lié à la multiplication des désastres naturels.

*Selon une enquête de Michel Bolduc

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