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Les admissions au programme de journalisme de l'Université d'Ottawa suspendues

Les admissions au programme de journalisme de l'Université d'Ottawa suspendues

Il n'y a aucun étudiant inscrit au programme de journalisme à l'Université d'Ottawa pour la session d'automne. L'Université a décidé de suspendre les admissions pour ce programme en septembre.

Cette décision fait suite au rapport dévastateur d'un comité interne qui suggère une refonte complète du programme de journalisme.

Le rapport du comité du Sénat sur l'évaluation des programmes de premier cycle fait état d'un programme « profondément troublé » et « mal conçu » qui nuit à la réputation de l'établissement.

Il va jusqu'à recommander la fermeture du programme de journalisme si aucune réforme n'est entreprise parce qu'il juge que ce programme ressemble plutôt à une expérimentation.

Le programme de journalisme est offert conjointement avec la Cité collégiale, en français, ou le Collègue Algonquin, en anglais. Les étudiants peuvent commencer soit par des cours théoriques à l'Université d'Ottawa, soit par une formation pratique collégiale.

Le parcours universitaire du programme pose problème, selon le comité, parce qu'il y a une difficulté d'arrimage entre la formation théorique et la formation pratique. Le comité souligne qu'il n'y a pas assez de professeurs spécialisés en journalisme, de cours spécialisés et qu'il y a peu de distinction entre le programme de journalisme et le programme de communications. Ces problèmes et l'absence de mesures correctives portent atteinte à la réputation de l'Université d'Ottawa.

Ce rapport a été remis à l'administration de l'Université d'Ottawa en mai 2012, mais souligne que ces problèmes existent depuis le début et qu'aucun correctif n'a été apporté en 10 ans.

Une étudiante d'accord avec ces conclusions

Une étudiante en journalisme de l'Université d'Ottawa, qui vient de compléter la portion théorique de son programme, se dit d'accord avec une réorganisation du programme.

Au cours des deux dernières années, elle a suivi des cours de politique, d'histoire, de sociologie et des cours généraux de communications, mais peu d'entre eux l'ont préparée concrètement au marché du travail. Elle a donc été déçue par son programme universitaire.

« Je m'attendais à faire des choses plus poussées à l'université, d'apprendre vraiment ce qu'est le journalisme. C'est décevant parce que des cours sur le journalisme ne sont pas vraiment donnés. Cela ne change pas le fait que mes cours étaient intéressants et que j'y ai appris beaucoup, mais pas dans le sens que j'aurais voulu. »

L'Université à la recherche de solutions

L'administration de l'Université d'Ottawa croit justement que la suspension des inscriptions en septembre lui donnera le temps nécessaire pour élaborer de nouveaux cours spécifiques à l'étude du journalisme, notamment sur la recherche journalistique.

« Il y aura la création de cours pour bonifier le volet théorique chez nous. Il y aura aussi la mise en place d'un comité consultatif. Donc, on veut faire en sorte que des journalistes sur le terrain se joignent à nous pour s'assurer que les changements que nous allons proposer vont effectivement raisonner sur le terrain du travail d'un journaliste », explique la coordonnatrice du programme de journalisme, Martine Lagacé.

Cette dernière n'est pas alarmée par les conclusions du rapport même si elle concède que le constat est sévère. Elle y voit plutôt le signe que l'Université d'Ottawa veut atteindre un niveau d'excellence et écarte l'idée de fermer le programme.

Les étudiants qui ont déjà commencé le programme l'an dernier pourront continuer.

D'après le reportage de Geneviève Garon

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