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La Banque d'Angleterre lie taux directeur et chômage

La Banque d'Angleterre lie taux directeur et chômage

La Banque d'Angleterre ne relèvera pas son taux directeur tant que le chômage ne sera pas revenu sous les 7 %, ce qui ne devrait pas se produire avant trois ans, a-t-elle déclaré mercredi, adoptant à son tour le principe des « indications sur l'orientation future » de la politique monétaire.

Un mois à peine après l'arrivée du Canadien Mark Carney au poste de gouverneur, la banque centrale a prévenu que ses taux resteraient en l'état à moins que le niveau de l'inflation devienne incontrôlable ou que la stabilité financière soit menacée.

Mark Carney a estimé que la fragile économie britannique était bien sur la voie de la reprise, tout en disant qu'il y avait encore du chemin à parcourir avant que la croissance ne repose sur des bases solides.

« Nous sommes confrontés au plus lent redressement de la production de l'histoire. On ne peut pas dire que nous allons à vitesse grand V », a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse en tant que gouverneur de la banque centrale.

Après une baisse initiale de la livre face au sterling à la suite des annonces de la Banque d'Angleterre, la devise britannique gagnait en matinée plus de 0,7 % face au billet vert, à 1,5463 dollar, certains intervenants de marché ayant anticipé la présentation d'une stratégie plus vigoureuse pour soutenir l'activité.

« Apparemment, les taux ne vont pas être relevés sur les trois prochaines années, mais ce n'est pas exclu puisque Mark Carney a souligné que la Banque d'Angleterre n'était pas prédéterminée (par ses déclarations), donc, une fois de plus, comme dans le cas de la Banque centrale européenne , ces indications sur l'orientation future ne valent pas grand-chose », a déclaré Mark Ostwald, analyste chez Monument Securities.

La livre restait en repli par rapport à l'euro (-0,75 %) tandis que le prix des emprunts du Trésor britannique s'inscrivait en légère baisse.

En matière d'assouplissement quantitatif, les responsables monétaires ont dit qu'ils se tenaient prêts à augmenter le volume des rachats d'actifs si nécessaire et que les achats actuels - de 375 milliards de livres - ne seraient pas remis enquestion tant que le chômage resterait à un niveau aussi élevé.

Une inflation supérieure à 2 % jusqu'en 2015

En liant niveau du loyer de l'argent et le taux de chômage, la Banque d'Angleterre marche sur les pas de la Réserve fédérale qui s'est engagée depuis près d'un an à ne pas remonter ses taux - également à un plus bas historique - tant que le nombre d'Américains sans emploi ne sera pas revenu à 6,5 % de la population active.

Selon la Banque d'Angleterre, au vu des anticipations des intervenants de marché, l'inflation devrait rester plus élevée que son objectif de 2 % jusqu'au second semestre 2015.

« Si nous tentions de faire revenir l'inflation vers son objectif trop vite, nous risquerions de prolonger cette période pendant laquelle les ressources du pays sont sous-utilisées », souligne la banque centrale.

À ce stade, le défi pour la Banque d'Angleterre est d'endiguer une hausse prématurée des coûts de financement de la Grande-Bretagne alors que les signes de reprise de l'économie et la possibilité de voir la Réserve fédérale américaine commencer à dénouer son programme de soutien à l'économie poussent vers le haut les taux de marché.

La banque centrale a relevé que l'économie britannique avait gagné en vigueur au cours des trois derniers mois, tout en soulignant que la production est toujours inférieure de 3 % au

pic enregistré avant la crise financière de 2007-2009, ce qui suggère une reprise beaucoup plus modeste que celles enregistrées en Allemagne ou aux États-Unis.

La Banque d'Angleterre anticipe désormais une hausse de 0,6 % du produit intérieur brut (PIB) sur le trimestre en cours - ce qui serait une évolution similaire par rapport à la croissance de la période avril-juin. La croissance devrait atteindre d'ici deux ans un taux annuel de 2,6 % alors que, il y a trois mois, la Banque d'Angleterre n'anticipait à cet horizon qu'un PIB en hausse de 2,2 %.

Le taux d'inflation devrait s'établir à une moyenne de 2,9 % sur les trois derniers mois de l'année, soit un niveau proche de ce qu'il est actuellement, avant de refluer.

Le ministre des Finances, George Osborne, qui appelle de ses voeux un « activisme monétaire » censé atténuer les effets de l'austérité budgétaire mise en oeuvre par le gouvernement, a salué la nouvelle stratégie de la Banque d'Angleterre, estimant qu'elle était en phase avec la « détermination absolue » de Londres d'arriver à un objectif d'inflation de 2 %.

Reuters

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