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Conflit d'intérêts : Christian Paradis blanchi

Conflit d'intérêts : Christian Paradis blanchi

La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, Mary Dawson, estime que le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis, n'a pas enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts en allant séjourner, en 2009, au camp de chasse de l'homme d'affaires et avocat Marcel Aubut, l'ancien propriétaire des Nordiques de Québec.

Alors qu'il était ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, Christian Paradis avait passé une fin de semaine avec M. Aubut, qui tentait à cette époque d'obtenir d'Ottawa du financement pour un nouvel amphithéâtre à Québec.

En 2012, le Parti libéral du Canada (PLC) avait demandé à la commissaire de scruter à la loupe les relations entre les deux hommes.

Le PLC estimait que Christian Paradis s'était placé dans une situation où il y avait une apparence de conflit d'intérêts, qui pourrait laisser croire à la population que le gouvernement peut être « acheté » en échange de faveurs.

M. Paradis serait resté deux jours à ce chalet, mais il assure qu'il a apporté sa propre nourriture et son équipement personnel, en plus d'avoir assumé sa part des coûts du voyage de chasse. Il soutient qu'aucun lobbying n'a été fait à l'occasion de ce séjour, ni avant ni après, et donc qu'il ne s'était pas placé en conflit d'intérêts.

Le gouvernement conservateur a par ailleurs refusé d'octroyer du financement pour la construction de l'amphithéâtre de Québec.

Décision de la commissaire

Dans son rapport déposé mercredi, la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique conclut que Christian Paradis n'a pas contrevenu à la loi, car il « n'avait pas de fonction ou de pouvoir officiel actuels ou prévisibles à exercer relativement à la construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec ».

Mary Dawson a par ailleurs déterminé que le séjour au camp de chasse constituait un cadeau, mais elle a statué que « tout lien entre l'invitation à participer au séjour de chasse et la possibilité que M. Paradis puisse jouer un rôle dans une éventuelle décision du gouvernement fédéral concernant une contribution financière à la construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec était trop faible pour conclure que l'invitation pourrait raisonnablement donner à penser qu'elle avait été donnée pour influencer M. Paradis ».

Le NPD demeure sceptique

La décision de la commissaire n'a eu que peu d'effet sur la whip du caucus du NPD Nycole Turmel. « Ce n'est pas la première fois que monsieur Paradis est sous enquête comme dans l'affaire Rahim Jaffer et tout le dossier de l'assurance-emploi en Gaspésie qui est allée dans son comté, pour nous ce n'est pas si clair. » Et d'ajouter: « Je suis convaincue qu'il y a un manque de discernement de sa part et c'est peut-être pour ça qu'il a perdu son poste », a-t-elle commenté mercredi.

Troisième enquête de la commissaire

Mary Dawson a enquêté à deux autres reprises sur le ministre Paradis.

En mars 2012, elle avait conclu qu'il avait contrevenu à la Loi sur les conflits d'intérêts en accordant un accès gouvernemental privilégié à l'ancien député conservateur Rahim Jaffer.

Elle étudie aussi une plainte du néo-démocrate Guy Caron, concernant le déménagement d'un centre d'assurance-emploi de Rimouski à Thetford Mines, dans la circonscription de M. Paradis.

La commissaire a indiqué que l'enquête à ce chapitre prendrait quelques mois, mais n'a pas voulu en dire davantage.

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