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Quand Al-Qaïda s'en prend au Hezbollah

Quand Al-Qaïda s'en prend au Hezbollah

Le conflit entre les alaouites et les sunnites, qui constitue l'une des clés de compréhension de la guerre civile en Syrie, révèle les contradictions fondamentales qui opposent la nébuleuse djihadiste Al-Qaïda et le mouvement chiite libanais Hezbollah, deux organisations considérées comme terroristes par le Canada et les États-Unis.

Dans un message audio mis en ligne mercredi, le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, accuse en effet le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah d'être à la solde de l'Iran dans le conflit syrien, en cours depuis plus de deux ans.

« Le soulèvement djihadiste en Syrie a révélé le vrai visage de l'exécutant du projet iranien en Syrie, Hassan Nasrallah, et a fait tomber le masque derrière lequel il s'est longtemps caché », affirme le chef d'Al-Qaïda.

Le soutien militaire du Hezbollah au régime syrien, ajoute-t-il, « a révélé que Nasrallah n'est qu'un exécutant du projet iranien consistant à imposer la Wilayat al-Fakih à la nation islamique par les massacres, l'oppression, la torture, les violations des droits et le soutien au plus corrompu, au plus oppresseur et au plus criminel des régimes ».

Le concept de Wilayat al-Fakih consacre la primauté des autorités religieuses sur les autorités politiques. Il a été implanté en Iran dans la foulée de la révolution de 1979, et se traduit par le fait que le chef d'État de la République islamique est nécessairement issu du clergé chiite.

Le Hezbollah, une organisation politique et militaire chiite libanaise, a combattu ces dernières semaines les insurgés syriens aux côtés des troupes du président Bachar Al-Assad. Leur implication aurait notamment été décisive ce printemps lors de la bataille de Qousseir.

Le président Al-Assad, indéfectible allié de l'Iran, est issu de la communauté alaouite, une branche de l'Islam chiite minoritaire dans le pays.

Al-Qaïda défend pour sa part une conception rigoriste de l'Islam sunnite, dont sont issus la plupart des combattants en lutte contre le régime syrien. L'un des groupes qui combattent les troupes du président Al-Assad, le Front Al-Nosra, est considéré comme proche d'Al-Qaïda sur le plan idéologique.

Dans un discours prononcé en mai à l'occasion du 13e anniversaire du retrait israélien du Sud-Liban, Hassan Nasrallah avait justifié l'engagement du Hezbollah en Syrie par la menace que représentent les extrémistes sunnites pour la Syrie et le Liban.

Ayman Al-Zawahiri a aussi dénoncé dans son message « deux crimes commis par les États-Unis ». « Le premier est l'injustice, l'oppression et les agressions à Guantanamo contre les musulmans emprisonnés sans raison depuis treize ans; le deuxième est le mensonge de Barack Obama à propos des raids d'avions-espions au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen ».

Le chef de la nébuleuse djihadiste a appelé « les musulmans partout dans le monde à tout faire pour mettre fin aux crimes des Américains et de leurs alliés en Palestine, en Irak, en Afghanistan, au Yémen, au Mali et partout ailleurs ».

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