Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à une marche réunissant « un million de manifestants » mardi pour réclamer le retour au pouvoir du président égyptien destitué le 3 juillet par l'armée.
« Nous appelons (...) à une marche mardi d'un million de personnes sous le slogan "les martyrs du coup d'État" », a annoncé par voie de communiqué une coalition de groupes islamistes favorables au président déchu, lundi.
Le communiqué appelait également les militants pro-Morsi à converger lundi vers « les bâtiments administratifs des forces de sécurité (...) pour condamner les actes criminels et l'usage de balles réelles par le ministre de l'Intérieur contre des manifestants pacifiques » lors d'affrontements entre des partisans de M. Morsi et la police qui ont fait 72 morts samedi.
Or les partisans des Frères musulmans ont renoncé à marcher sur le quartier général des renseignements militaires égyptiens après une mise en garde de l'armée leur enjoignant de rester à l'écart des installations stratégiques.
Le cortège, constitué de plusieurs milliers de personnes, était parti de la mosquée Rabaa Al-Adaouia, dans le nord-est du Caire, où les partisans de Mohamed Morsi observent un sit-in de protestation depuis le 3 juillet. Il a rebroussé chemin par la suite.
L'armée, disant être au courant du projet de manifestation, avait diffusé un communiqué en exhortant les manifestants à « ne pas s'approcher des installations militaires en général et du siège des renseignements militaires en particulier ». Le quartier général des renseignements est à plusieurs kilomètres de Rabaa Al-Adaouia.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est en visite au Caire et doit rencontrer lundi le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al-Sissi, qui a piloté la destitution de Mohamed Morsi, ainsi que des responsables du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, branche politique des Frères musulmans).
Elle a déclaré qu'elle plaiderait « pour un processus de transition totalement ouvert, intégrant tous les partis politiques, y compris les Frères musulmans ».
L'impasse politique se poursuit donc en Égypte trois semaines après la destitution de Mohamed Morsi, le nouveau pouvoir ayant affirmé qu'il ferait preuve de « fermeté » face aux partisans du président déchu. Ceux-ci semblent néanmoins déterminés à poursuivre leurs rassemblements malgré ces mises en garde.