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Un nouveau roi pour la Belgique

Un nouveau roi pour la Belgique

Le prince Philippe sera le nouveau roi des Belges dimanche, jour de fête nationale, alors qu'une Belgique divisée s'interroge sur le rôle politique que doit jouer le monarque.

Les divergences politiques entre la Wallonie francophone au sud et la Flandre néerlandophone au nord, qui souhaite plus d'indépendance, se sont répercutées dans le débat sur le futur roi avant même que le populaire Albert II, qui est âgé de 79 ans, n'annonce son abdication en faveur de son fils le 3 juillet après 20 ans de règne.

Selon un sondage mené par les chaînes de télévision privées VTM et RTL, un peu moins de la moitié des Flamands interrogés estiment que Philippe fera un bon roi, alors que les Wallons sont deux tiers à le croire.

De même, alors que le quotidien francophone L'Écho a pu titrer « un roi, deux nations », le quotidien néerlandophone De Standaard a relégué l'investiture royale loin dans les pages de son numéro du week-end.

Les chefs d'entreprises sont partagés de la même manière, les francophones se satisfaisant du statu quo, tandis que les néerlandophones soulignent que le monarque n'a plus de rôle politique.

Un rôle essentiel dans la politique belge

En Belgique, les rois - Philippe sera le septième - ont un rôle largement honorifique, mais les lois ont cependant besoin de leur signature pour entrer en vigueur. Le roi est également chargé de pressentir un premier ministre après une élection et de nommer des médiateurs pour aider à la formation des gouvernements de coalition, tâche difficile en Belgique.

Après le scrutin de 2010, qui n'avait pas permis de dégager de majorité claire, Albert II a tenu d'innombrables réunions avec les politiques belges pendant les 541 jours où la Belgique est restée sans gouvernement, un record.

Les séparatistes flamands du N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie), principal parti au parlement, mais qui a renoncé à participer au gouvernement, se sont particulièrement fait entendre sur la limitation des pouvoirs royaux, tandis que les partis francophones, y compris les socialistes du premier ministre Elio Di Rupo, y sont opposés.

Les Pays-Bas voisins ont limité les pouvoirs royaux l'an dernier et la reine Beatrix a abdiqué en avril au profit de son fils Willem-Alexander.

« L'idée que nous avons besoin d'une institution fondamentalement non démocratique comme le monarque pour assurer la stabilité politique dans ce pays, ce dont je doute, vous en dit plus sur ce pays que sur la monarchie », écrivait Bart De Wever dans une lettre ouverte au prince en mai.

Le N-VA sera néanmoins représenté à la cérémonie de couronnement dimanche, mais pas par son président Bart De Wever, le bourgmestre d'Anvers. Les séparatistes flamands d'extrême-droite du Vlaams Belang n'y participeront pas.

La cérémonie d'investiture a été prévue le 21 juillet pour coïncider avec la fête nationale belge et avec les 20 ans de règnes d'Albert II. Il s'agit aussi de faire des économies, a indiqué le gouvernement, alors que la population a déjà été mise à contribution.

Samedi, dans son dernier discours à la nation, Albert II a fait la liste de ses envies. Devant un portrait de Léopold 1er, premier roi des Belges, il a souhaité que la Belgique reste unie et a demandé aux Belges de soutenir son fils.

Gagner le coeur des Belges

Les Flamands reprochent notamment à Philippe, qui est âgé de 53 ans, d'être moins à l'aise en néerlandais qu'en français bien qu'il ait fait ses études dans le secondaire en néerlandais après avoir suivi sa scolarité primaire en français.

Pour gagner le coeur des Belges, comme a su le faire le nouveau souverain des Pays-Bas, Willem-Alexander, Philippe devra aussi se départir de son image réservée. Sa femme Mathilde, qui apparaît souvent en public auprès d'enfants et semble plus extravertie que son époux, se révèle populaire dans le sondage d'opinion de VTM et RTL.

Le prince, qui a fait ses études à Oxford et Stanford et a aussi une formation de pilote de l'armée de l'air, savait dès son plus jeune âge qu'il deviendrait roi.

Toutefois, à la mort de son oncle Baudouin, décédé sans enfants en 1993, Philippe, qui avait alors 33 ans, a été considéré comme trop jeune c'est son père qui avait été intronisé.

Reuters

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