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Quotas à l'assurance-emploi : une dénonciatrice suspendue sans solde

Quotas à l'assurance-emploi : une dénonciatrice suspendue sans solde

Une employée de Service Canada a été suspendue sans solde, après avoir divulgué de manière anonyme des informations confidentielles montrant que les enquêteurs de l'assurance-emploi avaient des quotas de prestations à récupérer, selon CBC.

Sylvie Therrien a expliqué que les enquêteurs avaient reçu des instructions leur demandant de récupérer environ 500 000 $ par an de prestations d'assurance-emploi touchées de manière frauduleuse. Estimant que l'imposition de tels quotas allait à l'encontre de ses valeurs, elle avait décidé de divulguer ces informations de manière anonyme aux médias, au printemps. « C'était contre mes valeurs, de harceler les prestataires [...] d'essayer de les pénaliser afin de faire économiser de l'argent au gouvernement. Nous avons des quotas à respecter tous les mois », explique-t-elle, en entrevue à CBC.

Les documents divulgués à l'époque indiquaient que les enquêteurs affectés au service d'intégrité de Service Canada devaient récupérer chacun 485 000 $ de prestations versées en trop tous les ans. Le gouvernement conservateur avait nié vigoureusement l'existence de tels quotas, mais il avait été talonné à plusieurs reprises lors de la période des questions à la Chambre des communes, en février.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulclair, avait accusé le gouvernement de faire passer les prestataires de l'assurance-emploi pour des « tricheurs et des criminels ».

Après le dévoilement des documents, les enquêteurs de Service Canada avaient été eux-mêmes interrogés, afin de trouver l'origine de la fuite.

Le président national du Syndicat des employés de l'immigration et de l'emploi du Canada qualifie la situation de « chasse aux sorcières ». « Ils essayaient de trouver qui a dit aux médias qu'il y avait des quotas à atteindre », dit Don Rogers.

L'employée a divulgué les documents par principe

Mme Therrien a été questionnée par les enquêteurs au mois de mai. Elle a admis qu'elle était à l'origine de la fuite, et a été suspendue sans solde, par la suite. « Je savais que mon emploi était en danger, je le savais, mais je ne pouvais continuer. Je ne pouvais pas dormir », explique-t-elle.

Elle ne regrette pas son geste, estimant qu'elle a agi par principe. « Je pensais à ces gens [...] J'étais en train de les envoyer dans la rue avec leurs enfants [...] et maintenant, c'est moi qui suis dans la rue », dit-elle.

Mme Therrien estime qu'elle va être fort probablement renvoyée, mais elle espère que son syndicat et son avocat l'aideront lors de procédures judiciaires.

Ressources humaines Canada a refusé de donner des détails au sujet du cas de Mme Therrien en particulier. Mais le ministère explique que les fonctionnaires n'ont pas le droit de rendre publiques des informations internes.

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