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La MMA est assurée, mais 19 employés sont licenciés

La MMA est assurée, mais 19 employés sont licenciés

La compagnie de chemin de fer Montreal, Maine and Atlantic (MMA), impliquée dans la tragédie de Lac-Mégantic, a finalement fourni à l'Office des transports du Canada les preuves qu'elle détient bien une assurance responsabilité civile pour ses activités.

L'Office va procéder à l'examen des documents soumis pour déterminer si la couverture est suffisante.

Hier, la MMA a mis à pied 19 de ses 80 employés de Farnham, au Québec. Des dizaines d'autres ont été mis à pied aux États-Unis. L'annonce de ces congédiements a été suivie une paralysie temporaire des opérations de nettoyage sur le site de l'explosion à Lac-Mégantic.

Les personnes concernées ont reçu un avis de congédiement mardi, mais le syndicat croit que l'employeur a agi de façon cavalière. Aucun préavis n'aurait été envoyé aux 19 employés. Ils ont simplement été avisés de ne plus se présenter au travail, sans autre explication.

Avec 75 employés syndiqués, la compagnie opérait déjà au minimum de personnel possible, indique le directeur québécois du Syndicat des Métallos, Daniel Roy. Il souligne que certaines des mises à pied visent des postes du secteur de l'inspection et de l'entretien du matériel roulant et de la voie ferrée, toujours en activité depuis l'accident de Lac-Mégantic.

Il ajoute que la MMA a toujours fait le strict minimum requis par la réglementation en matière de sécurité, une situation qui risque d'empirer à la suite de cette réduction du personnel.

« Il est toujours dangereux de laisser aux entreprises le pouvoir de gérer des biens publics en limitant l'intervention des gouvernements », a-t-il déclaré dans un communiqué datant du 9 juillet.

Daniel Roy dénonce également le silence de la direction depuis l'accident ferroviaire de Lac-Mégantic. Il note que la compagnie n'a pas communiqué avec ses employés depuis la tragédie, ce qui ne fait qu'augmenter la situation de stress que vivent déjà les travailleurs de la MMA.

Paralysie temporaire

Les opérations de nettoyage du site de l'explosion à Lac-Mégantic ont été temporairement interrompues mercredi matin, car les employés craignaient de ne pas recevoir de salaire de la MMA, a indiqué la mairesse Colette Roy-Laroche en point de presse.

Il s'agissait d'employés de la MMA, mais leurs travaux étaient surveillés par des personnes embauchées par la Ville.

Le gouvernement du Québec a toutefois entrepris des démarches pour dénouer le conflit avec les employés travaillant sur le site, a expliqué Mme Roy-Laroche.

Des emplois déjà menacés

La MMA avait déjà évoqué il y a une semaine la possibilité de mettre à pied des employés. Le réseau de la compagnie s'est retrouvé scindé en deux après la tragédie de Lac-Mégantic et les trains ne peuvent plus circuler d'ouest en est.

« L'impact, c'est que tout est arrêté ou presque. Pour tout ce qui est du transport est-ouest, entre ce qui arrive de l'ouest du Canada qui va vers les Maritimes, il n'y a plus rien qui peut passer », avait alors expliqué Claude Martel, de l'Institut de recherche sur l'histoire des chemins de fer au Québec.

Le grand patron de la compagnie, Ed Burkhardt, craint même la faillite de son entreprise, qui connaissait des difficultés avant l'accident ferroviaire de Lac-Mégantic. Un investissement de 7 millions de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans la compagnie MMA en 2003 ne vaut plus que 1000 $ aujourd'hui.

Farnham s'inquiète

La Ville de Farnham tente depuis la tragédie de garder sous contrôle la sécurité des installations qui se trouve sur son territoire. La Ville fait partie des municipalités de la Montérégie et des Cantons de l'Est qui réclament la formation d'un comité chargé d'obtenir d'Ottawa une inspection du réseau ferroviaire de la MMA.

Jeudi, le conseil municipal de cette ville des Cantons de l'Est a adopté une résolution pour suspendre temporairement les activités de la MMA chez elle.

La Ville attend que des inspecteurs de Transports Canada examinent les rails qui traversent Farnham, où transitent chaque jour des wagons remplis de pétrole brut.

La compagnie tente déjà depuis un an de vendre la plus grande partie du tronçon qui relie Farnham et Sainte-Rosalie, en Montérégie. MMA veut se défaire de cette voie ferrée de 38 kilomètres en raison de son mauvais état et de sa faible rentabilité économique.

L'entreprise américaine tente de vendre le tronçon pour 900 000 $. Des acheteurs potentiels se sont déjà manifestés, mais aucune entente n'a été conclue.

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