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Le nouveau gouvernement égyptien n'est pas reconnu par les Frères musulmans

Le nouveau gouvernement égyptien n'est pas reconnu par les Frères musulmans

Près de deux semaines après le renversement par l'armée du président élu Mohamed Morsi, un nouveau gouvernement égyptien, dont aucun parti islamiste ne fait partie, a prêté serment mardi devant le président intérimaire.

Le fait notable dans cette nouvelle équipe, dirigée par le premier ministre Hazem Beblawi, 76 ans, est la présence du général Abdel Fattah Al-Sissi. Ce dernier devient un des trois vice-premiers ministres, en plus d'être le chef de l'armée et ministre de la Défense.

Les Égyptiens ont vu à la télévision le général Al-Sissi prêter serment au président intérimaire, Adly Mansour, qu'il a lui-même désigné après le renversement de M. Morsi.

Cette nomination marque un retour direct de l'armée sur la scène politique égyptienne.

Les Frères musulmans, mouvement dont est issu le président renversé, ont immédiatement rejeté le gouvernement. « Nous ne reconnaissons pas sa légitimité ni son autorité », a réagi un porte-parole de la confrérie, Gehad El-Haddad.

Plutôt, un porte-parole de la présidence avait déclaré que des portefeuilles ministériels avaient été proposés aux Frères musulmans et aux salafistes du Parti Nour. Mais un dirigeant des Frères musulmans, Mohamed Al-Baltagui, a démenti. « Ni le premier ministre, ni aucun membre du gouvernement du coup d'État n'ont proposé un poste ministériel au parti qui l'aurait refusé », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le dirigeant des Frères musulmans a appelé les partisans à une mobilisation vendredi prochain pour « se réapproprier la nation ».

Le gouvernement composé de 35 membres compte trois femmes ainsi que trois coptes.

Nabil Fahmy, un diplomate de l'ère de Hosni Moubarak, ancien ambassadeur à Washington, prend la tête des Affaires étrangères, tandis qu'Ahmad Galal, un ancien de la Banque mondiale, devient ministre des Finances.

La formation du gouvernement est une étape de la transition politique dictée par l'armée. La prochaine étape devrait être l'adoption d'une nouvelle Constitution, puis la tenue d'élections législatives d'ici 2014 et enfin l'organisation d'une élection présidentielle.

Les troubles se poursuivent

La veille de la nomination du nouveau gouvernement, des affrontements ont eu lieu entre forces de l'ordre, partisans et adversaires du président égyptien renversé Mohamed Morsi ont fait 7 morts et 261 blessés, a annoncé le responsable des services d'urgence. Quelque 400 personnes ont aussi été arrêtées.

Selon les indications données par Mohamed Sultan, deux personnes ont été tuées près de la place Tahrir, dans le centre de la capitale égyptienne. Cinq autres sont mortes dans le quartier de Gizeh. Il s'agit des premiers affrontements violents impliquant des pro-Morsi depuis une semaine.

Ces heurts violents au Caire se sont produits alors que le secrétaire d'État adjoint américain William Burns était accueilli sans enthousiasme dans la capitale égyptienne. Premier membre de l'administration américaine à se rendre en Égypte depuis l'éviction du président Mohamed Morsi, William Burns a été rabroué lundi à la fois par les islamistes et par leurs opposants. Les Frères musulmans avaient appelé lundi aux manifestations massives.

Les partisans comme les adversaires de l'ex-président Mohamed Morsi restent mobilisés, les premiers pour dénonce rle « coup d'État », les seconds pour assurer que la transition politique se déroule démocratiquement. Une centaine de personnes ont perdu la vie depuis le 3 juillet, date à laquelle Mohamed Morsi a été déposé.

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