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Lac-Mégantic: pas de campagne électorale cet automne

Lac-Mégantic: pas de campagne électorale cet automne
AP

LAC-MÉGANTIC, Qc - Lac-Mégantic ne peut se permettre une campagne électorale en automne prochain, selon ses élus: ils demandent une prolongation de deux ans de leur mandat.

La mairesse Colette Roy-Laroche a confirmé que le conseil municipal réuni en séance extraordinaire samedi matin a réclamé à l'unanimité du gouvernement le report des élections prévues le 3 novembre.

«Il serait préjudiciable d'arriver avec une autre équipe et de faire campagne électorale cette année en pleine situation où on doit rapidement penser à la reconstruction de notre ville», a-t-elle déclaré en conférence de presse en fin de journée.

«Est-ce qu'on a le temps que les élus partent en campagne électorale?» a-t-elle demandé, en rappelant les exigences de la loi, selon laquelle le conseil doit cesser de siéger à compter du 3 octobre. Elle a précisé qu'elle était elle-même en réflexion sur son avenir politique, en fonction de la réponse du gouvernement.

La mairesse ne s'arrête pas là dans ses demandes. Elle a aussi réclamé au ministre des Affaires municipales et des Transports, Sylvain Gaudreault, le déplacement de la voie ferrée hors du centre-ville, pour la dévier vers le parc industriel. De même, le conseil a déposé un avis de motion pour interdire le transport de matières dangereuses à Lac-Mégantic, qui sera débattu et éventuellement voté en résolution.

Par ailleurs, une semaine après la catastrophe ferroviaire, il ne reste plus que 17 personnes disparues à retrouver sur la cinquantaine de victimes rapportées. En effet, cinq corps ont été sortis des décombres du centre-ville, ce qui porte à 33 le nombre de victimes dégagées des ruines.

«Nous avons effectué des recherches à différents endroits, dans les rues, ruelles et espaces entre les maisons, qui sont pleins de débris de toutes sortes, qui nous ont forcés à les extraire», a déclaré l'inspecteur Michel Forget, de la Sûreté du Québec, en conférence de presse.

La chaleur accablante rend par ailleurs les recherches plus pénibles. Les équipes doivent porter des combinaisons et des masques à gaz en raison des émanations.

«C'est tout un défi, a convenu M. Forget. (...) C'est extrêmement chaud, c'est extrêmement toxique, mais on continue. (...) C'est une fouille archéologique, on fouille pierre par pierre, on doit se retirer (par moments) en raison des émanations.»

À midi, de concert avec de nombreux citoyens réunis autour de l'église, les équipes de recherche dans la zone sinistrée ont aussi respecté une minute de silence, pendant que le glas de l'église retentissait de 50 coups, à la mémoire des 50 disparus. Michel Forget a témoigné de l'état d'esprit des troupes.

«Ils ont chaud, ils sont fatigués, mais ils sont motivés par une énergie nouvelle qui est incroyable. Ces gens-là expriment leur solidarité. La minute de silence, elle était intense. Ces gens-là se sont recueillis parce qu'ils ont le respect des victimes.»

De son côté, la porte-parole du Bureau du coroner, Geneviève Guilbault, a annoncé que le corps d'une neuvième personne avait été identifié. Lors d'une conversation téléphonique avec La Presse Canadienne, Mme Guilbault a précisé que l'identité de cette personne sera rendue publique lundi, sur le site Internet du Bureau du coroner du Québec.

Par ailleurs, le Bureau du coroner a publié un communiqué, en début de soirée, pour dévoiler les noms des sept personnes décédées qui avaient été identifiées vendredi. La nouvelle liste comprend quatre femmes et trois hommes, et leur âge varie entre 18 et 36 ans.

Ces noms se sont ajoutés à celui de la toute première victime identifiée, Mme Éliane Parenteau, qui était âgée de 93 ans.

Derniers sinistrés relocalisés

Le centre d'hébergement de la polyvalente Montignac, de Lac-Mégantic, sera fermé dès dimanche, ont également annoncé les autorités.

Christine Savard, de l'Organisation régionale de la sécurité civile, a indiqué que les dernières personnes résidant à la polyvalente seront relocalisées d'ici là. Par ailleurs, les services de soutien à la population comme la Croix-Rouge, les services d'alimentation ou les services psycho-sociaux demeureront dans l'établissement scolaire.

Quelques heures plus tôt, le glas de l'église de Lac-Mégantic a retenti 50 fois sur le coup de midi, à la mémoire des 50 concitoyens ayant péri dans la tragédie.

Sous le chaud soleil estival, une centaine de personnes se sont regroupées autour du parvis de l'église Sainte-Agnès et dans les rues avoisinantes et ont fait silence pendant que la cloche sonnait lentement chaque coup. En contrebas, les gens recueillis faisaient face à la scène de la catastrophe, dissimulée derrière une haute clôture recouverte d'une toile noire.

En matinée, les représentants des médias ont pu visiter l'intérieur de l'église où a été aménagé un mémorial. Sur de grands panneaux qui portent le titre «La voix du coeur», les Méganticois peuvent écrire des messages sur cartons en forme de coeur de différentes couleurs. Plusieurs dizaines de messages avaient déjà été affichés, adressés à un frère, une tante, un ami. Beaucoup d'enfants rédigeaient des messages au moment du passage des journalistes.

Par ailleurs, la ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, Véronique Hivon, a voulu rassurer la population en annonçant que les services psycho-sociaux seront maintenus à Lac-Mégantic tant que le besoin en sera ressenti.

En conférence de presse, Mme Hivon a indiqué qu'il y avait entre 35 et 40 intervenants sur place. Les services étaient offerts 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Elle a indiqué que certains d'entre eux faisaient du repérage en frappant aux portes ou en se promenant dans les parcs, «pour aller vers les gens qui ne viennent pas d'eux-mêmes».

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