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Procès de David Dulac : « Je ne savais pas si dans sa tête c'était réalisable ou pas »

Procès de David Dulac : « Je ne savais pas si dans sa tête c'était réalisable ou pas »

Le procès de David Dulac, cet ex-étudiant en arts visuels de l'Université Laval (UL) accusé de menaces de mort et de lésions corporelles à l'endroit d'enfants, s'est ouvert jeudi au palais de justice de Québec.

Son ancienne camarade d'étude, Anne D'Amour, qui était responsable de l'exposition des finissants de la promotion de l'accusé, a raconté comment elle a été ébranlée après avoir pris connaissance du projet de fin d'études de David Dulac.

Le finissant en arts visuels disait vouloir kidnapper des enfants pour ensuite les battre sur une scène. Le but de « l'uvre » était de démontrer comment les enfants vont vieillir dans le monde contemporain pour devenir des adultes amorphes.

« C'est limite inquiétant. Le contenu est venu me chercher. Je ne savais pas si dans sa tête, c'était réalisable ou pas », a-t-elle déclaré à la cour ». Déconcerté, Anne D'Amour a décidé de demander conseil à un professeur, qui lui a suggéré d'alerter la direction.

Son témoignage a été précédé de celui de Nicolas Désy, un employé de l'Université Laval, qui offre une aide technique aux étudiants en arts. Ce dernier a raconté que l'accusé aurait sollicité son aide pour faire une vidéo illustrant une tuerie dans une salle de classe.

Nicolas Désy a accepté d'aider l'étudiant, mais il a ensuite avisé la direction. « J'ai peut-être eu un problème de conscience, ça semblait déplacé dans un cadre scolaire », a-t-il affirmé.

Une ancienne enseignante de David Dulac, Paryse Martin, a quant à elle raconté avoir été choquée par un travail sur l'expérimentation technique de peinture que l'étudiant avait réalisé avec du sperme fermenté. D'autant plus, qu'elle avait, dit-elle, spécifié de ne pas utiliser de matière organique ou de fluide corporel.

L'enseignante a admis à la cour s'être d'abord sentie mal à l'aise, puis avoir repris son calme après avoir constaté que le travail était présenté sur une photo.

Paryse Martin a également évoqué le travail final réalisé par David Dulac dans le cadre de son cours. Il s'agissait d'une cascade de papiers sur laquelle il avait inscrit : « Je me masturbe et j'aime ça ».

En contre-interrogatoire, l'avocat de David Dulac, Me Veronique Robert, a toutefois fait reconnaître à l'enseignante que l'étudiant avait, malgré tout, obtenu la note de passage pour ces deux travaux.

Une vingtaine de personnes, essentiellement des étudiants, ont assisté aux audiences. L'audience se poursuit en après-midi avec le témoignage du directeur de l'École en art visuel de l'Université Laval.

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