Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Die Mobilés: charmant, sans l'ombre d'un doute

Die Mobilés: charmant, sans l'ombre d'un doute
YouTube

Le spectacle Moving Shadows, de la troupe allemande Die Mobilés, s’annonce comme le vent de fraîcheur de la 31e édition du Festival Juste pour rire. Avec son théâtre d’ombres où les corps des artistes se transforment en mille et une figures, la sympathique bande réinvente le genre et assure un divertissement de très grande qualité, drôle et sans prétention, qui devrait faire mouche auprès des familles. En ont fait foi les nombreux éclats de rires et salves d’applaudissements qui ont ponctué la première médiatique, mercredi, au Théâtre Saint-Denis.

Tout au long de leur prestation, les neuf acrobates, derrière une toile, amalgament danse et culbutes mais, surtout, se collent et se contorsionnent pour donner vie à des personnes (minuscules ou géantes, selon la perspective, qu’ils soient placés de près ou de loin), des animaux, des objets et d’autres créatures mythiques. Et leurs mises en scènes sont frappantes de réalisme. On a peine à croire qu’en bougeant ou en se plaçant d’une telle ou telle façon, un ou des êtres humains puissent ressembler autant à autre chose… qu’un humain. Mais la technique est drôlement efficace et ébahit à coup sûr.

Les protagonistes descendent d’abord les allées de la salle munis de lampes de poche, leurs ombres se dessinant sur les murs, avant de se réfugier derrière le rideau qui sert d’écran. Leurs silhouettes filiformes, colorées, s’adonnent à de jolis mouvements de danse sur un air techno. Puis, ils nous entraînent dans un monde fictif sorti tout droit de leur imagination, en fusionnant les membres de l’un et de l’autre.

On a droit à une incursion dans la jungle, parmi les éléphants, et on rencontre Skippy le kangourou. Les thèmes se succèdent à une folle cadence, parfois presque trop rapide. Se dressent devant nous la Statue de la Liberté, l’Arc de triomphe, la tour Eiffel. On évoque un arbre qui se fera scier, une magnifique fleur dont s’échapperont quelques pétales, des araignées velues qui descendront lentement les parois des planches. On fera du vélo, de la mobylette, on nagera dans la mer, on jouera au volley-ball. Un couple donnera naissance à un poupon, le promènera dans sa poussette et le nourrira, jusqu’à faire de lui un ogre. Le petit clan prendra ensuite la route dans une voiture. Plus tard, un homme dans son bain donnera l’impression d’avoir quatre jambes et quatre pieds. On adressera des clins d’œil à des contes tels La princesse et la grenouille et Peter Pan, un segment particulièrement réussi pendant lequel un garçon se fait pourchasser par son ombre. On recréera enfin quelques scènes mémorables du septième art, représentant des films comme Singing In The Rain, Les dents de la mer, Titanic, Staying Alive, Star Wars et James Bond.

Quelques accessoires viennent compléter les tableaux, mais ils sont rares. Die Mobilés fait principalement usage des corps pour construire son univers. On imagine que ces gymnastes ne doivent pas être particulièrement pudiques pour se rapprocher ainsi dans d’incessants mouvements ! Un mot aussi sur la musique, omniprésente, qui enrobe à merveille les différents actes et nous permet de reconnaître des figures quelques fois moins évidentes.

Seul bémol à signaler : bien qu’impressionnant, le procédé peut s’avérer quelque peu redondant, et l’ensemble tend ici et là à devenir répétitif. Heureusement, le spectacle est court, durant à peine une heure. Juste ce qu’il faut pour garder le public captif.

C’est lorsqu’il était juge à l’émission La France a un incroyable talent, l’automne dernier, que Gilbert Rozon, président et fondateur de Juste pour rire, a découvert Die Mobilés, qui a d’ailleurs remporté la septième mouture du concours télévisé. Jusqu’ici, le groupe n’avait encore jamais traversé l’Atlantique. Séduit, l’homme d’affaires a immédiatement voulu présenter son nouveau coup de cœur aux Québécois. On partage son enthousiasme. Moving Shadows se distingue par son originalité et son inventivité. Les cyniques ne trouveront peut-être pas leur compte dans cette gentille légèreté, mais ceux qui ont conservé leur cœur d’enfant s’y amuseront certainement.

Moving Shadows, de Die Mobilés, tient l’affiche du Théâtre Saint-Denis jusqu’au 20 juillet. Pour informations : www.hahaha.com.

INOLTRE SU HUFFPOST

Quelques artistes présents au Festival Juste pour rire 2014

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.