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Le Parti conservateur était prêt à rembourser le sénateur Duffy

Le Parti conservateur était prêt à rembourser le sénateur Duffy
mike duffy is healthy and back at it at ctv (Photo by Colin McConnell/Toronto Star via Getty Images)
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mike duffy is healthy and back at it at ctv (Photo by Colin McConnell/Toronto Star via Getty Images)

Le Parti conservateur du Canada (PCC) voulait au départ rembourser avec ses propres fonds les dépenses indûment réclamées par Mike Duffy, selon des documents de cour soumis par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans le cadre de son enquête sur le sénateur et dont le contenu a été révélé par plusieurs médias anglophones jeudi.

L'un de ces documents, rédigé par le caporal Greg Horton et mis en ligne jeudi par le réseau anglais CTV, révèle que les conservateurs étaient d'abord prêts à rembourser les dépenses injustifiées de M. Duffy, croyant que celles-ci s'élevaient à environ 32 000 $. C'est lorsqu'ils ont appris que le montant avait grimpé à 90 000 $ qu'ils auraient changé d'idée.

Les documents, remis à la cour le 24 juin dans le but d'obtenir des ordonnances de communication et de mise sous scellés, prétendent que c'est à ce moment que l'ancien chef du cabinet du premier ministre, Nigel Wright, aurait offert d'aider M. Duffy.

En échange, il aurait demandé au sénateur de « rembourser immédiatement » les 90 000 $ réclamés par le Sénat et « d'arrêter de commenter l'affaire dans les médias ».

Les avocats de M. Wright auraient expliqué qu'il souhaitait ainsi que les contribuables ne soient pas laissés en plan advenant que Mike Duffy ne soit pas capable de rembourser les dépenses qu'il avait réclamées.

Ces documents ont été rédigés à partir d'échanges entre la GRC et les avocats de Nigel Wright.

Le caporal Horton écrit que ces échanges confirment partiellement son hypothèse selon laquelle « il y avait un accord entre MM. Duffy et Wright impliquant le remboursement des 90 000 $ et un rapport sénatorial qui le blanchirait, ce qui constitue un délit de fraude envers le gouvernement ».

Le gouvernement a toujours affirmé que c'est à titre personnel que M. Wright avait versé 90 000 $ au sénateur Duffy.

Selon les règles de la Chambre haute, les sénateurs dont la résidence principale se situe à plus de 100 kilomètres ont le droit de réclamer leurs frais de déplacement. M. Duffy a réclamé au Sénat plus de 90 000 $ en frais de voyage et de séjour. Or, son statut de résident sur l'Île-du-Prince-Édouard a été remis en question depuis sa nomination.

Réactions discrètes

« Le dossier a été géré par Nigel Wright et il en a pris l'entière responsabilité », s'est-on limité à dire au bureau du premier ministre Harper, jeudi. L'affidavit est sans équivoque : le premier ministre n'était pas au courant de ce paiement », a indiqué son porte-parole, Andrew MacDougall.

Nigel Wright, qui a quitté son poste lorsque les médias ont révélé toute l'affaire, a réagi par l'entremise de son avocat, jeudi. « J'ai offert et donné mon aide aux enquêteurs et j'ai l'intention de continuer à le faire », s'est-il contenté de dire, ajoutant qu'il ne ferait aucun autre commentaire.

« Aveuglement volontaire »

« [Stephen Harper] a carrément menti aux citoyens et aux citoyennes parce qu'il a toujours maintenu que c'était une initiative personnelle de son ancien de cabinet Nigel Wright », a réagi Alexandre Boulerice, porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail, sur les ondes de RDI, se disant « extrêmement déçu » des ses nouvelles révélations « très graves ».

Pour le député néo-démocrate, il s'agit d'une « tentative de camouflage de la part du Parti conservateur. » Il avance l'hypothèse que le premier ministre Harper se soit adonné à de « l'aveuglement volontaire ».

« S'il ne le savait pas à l'époque, j'imagine qu'il a posé des questions par la suite », a-t-il supposé avant d'enjoindre la GRC à poursuivre son enquête et à faire « toute la lumière sur ce scandale ».

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