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Recours collectif contre la Congrégation Sainte-Croix : fin d'un long processus

Recours collectif contre la Congrégation Sainte-Croix : fin d'un long processus

La Cour supérieure du Québec a entériné mercredi une entente entre les frères de la Congrégation de Sainte-Croix et plus de 200 victimes d'agressions sexuelles membres d'un recours collectif.

La congrégation avait accepté, en novembre 2011, de dédommager les plaignants, victimes et parents de victimes de sévices commis par des religieux ou des laïcs entre 1950 et 2001 dans les pensionnats du Collège Notre-Dame, du Collège de Saint-Césaire et de l'école Notre-Dame de Pohénégamook. Elle versera près de 19 millions de dollars, dont 12 millions iront directement aux victimes. Le reste de la somme couvrira les frais d'avocats.

Les 206 membres du recours collectif recevront d'ici un mois un chèque allant de 10 000 à 250 000 $, selon les sévices subis. Sur les 223 réclamations présentées, 10 ont fait l'objet d'un désistement et 7 ont été rejetées.

Une victoire amère

La congrégation religieuse a pour sa part publié un communiqué dans lequel elle exprime ses condoléances pour près de cinq décennies d'agressions.

Jean-Pierre Aumont, supérieur de la Province canadienne de la Congrégation de Sainte-Croix, s'est excusé pour la souffrance causée par les enseignants et le personnel qui détenaient un poste de confiance et d'autorité auprès des élèves, et a affirmé que de tels actes n'auraient jamais dû se produire.

Les victimes sont satisfaites, mais amères. Leur porte-parole, Sébastien Richard, dénonce l'arrogance des avocats et regrette que les victimes aient eu à subir un « interrogatoire très serré » de la part des avocats. Le processus judiciaire les a poussés à replonger dans de douloureux souvenirs.

Le dédommagement ne sera jamais un réconfort complet pour nombre de victimes.

« Il est clair que les 206 victimes qualifiées, membres, qui vont recevoir un dédommagement, ne sont qu'une malheureuse minorité de l'ensemble des victimes. Il y a eu 40 agresseurs identifiés, et cinq de ces gens-là sont encore vivants aujourd'hui », explique M. Richard. « Il y a des gens aujourd'hui qui sont morts psychologiquement », ajoute-t-il.

Les victimes critiquent aussi les délais des procédures en justice et ce qu'elles considèrent comme un manque de collaboration des représentants des frères de Sainte-Croix au cours des derniers 18 mois.

« Dans ces conditions, vos excuses sont-elles sincères? Vous seuls avez la réponse à ces questions. [...] Nous aurions bien voulu voir vos mains tendues, qui aurait été conséquent avec les excuses que vous avez exprimées, mais nous ne les voyons pas. Comment alors vous accorder notre pardon? », peut-on lire dans un communiqué du porte-parole des victimes.

Les victimes espèrent que l'entente mènera à d'autres du même type au Québec et ailleurs, pour les victimes d'agressions sexuelles dans d'autres congrégations.

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