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Affaire WikiLeaks : Manning a « volé » des documents secrets, dit le procureur

Affaire WikiLeaks : Manning a « volé » des documents secrets, dit le procureur

Le procès de Bradley Manning, le soldat à l'origine de la plus importante fuite de documents de l'histoire des États-Unis, s'est poursuivi jeudi avec le témoignage d'un expert qui croit qu'au moins 117 des 250 000 documents révélés contenaient des informations confidentielles « volées » au gouvernement américain.

C'est la première fois que les documents qui pourraient permettre d'inculper Bradley Manning sous le couvert de la Computer Fraud and Abuse Act sont identifiés.

Selon l'expert du département d'État, Nicholas Murphy, 96 documents portaient le sceau « confidentiel » et au moins 21 autres étaient identifiés comme « secrets » lorsque le jeune Manning les a donnés à WikiLeaks.

Le témoignage de Nicholas Murphy s'inscrit dans la stratégie du procureur qui tente de prouver que le jeune Manning a consciemment publié des informations classées secrètes.

Parmi les documents secrets ciblés par M. Murphy, six ont été envoyés de l'ambassade de Bagdad entre 2006 et 2009, selon lui. L'un deux, datant du 5 juin 2007, révélait que le premier ministre irakien Nouri al-Maliki est « de plus en plus ouvert à l'idée de permettre des actions militaires ciblées » à l'encontre du mouvement de Moqtada al-Sadr.

Un autre document, celui-là envoyé de l'ambassade américaine à Moscou le 14 décembre 2007, témoignait d'un consensus parmi les observateurs du Kremlin concernant le besoin pour le parlement russe de « se réformer et de renverser un pendule qui pencherait trop en faveur de l'autorité de l'État ».

Contre-offensive à venir

De son côté, la défense espère pouvoir présenter un document démontrant que les documents révélés par Bradley Manning n'étaient pas d'ordre confidentiel.

Les avocats du jeune soldat citent en exemple le cas d'une vidéo de 2007 montrant un hélicoptère américain tuer huit civils à Bagdad, incluant un photographe de Reuters et son chauffeur.

Le document que la défense veut montrer cite un haut gradé américain évaluant la vidéo comme un élément « non confidentiel ».

La juge et colonelle Denise Lind doit encore décider si cette vidéo peut être acceptée comme preuve.

Le procureur a quant à lui fait témoigner un membre du Pentagone qui a déclaré que cette vidéo révélait des tactiques et procédures militaires secrètes.

Le jeune militaire nie toujours qu'il a « publié sur Internet des renseignements militaires en sachant qu'ils étaient accessibles à l'ennemi », la plus lourde accusation portée contre lui avec celle de « collusion avec l'ennemi ». Il encourt une peine de réclusion à perpétuité s'il est reconnu coupable.

À l'ouverture de son procès, le 3 juin, le soldat a reconnu sa culpabilité pour 10 des 22 chefs d'accusation qui pèsent contre lui. Il se décrit comme un informateur, mais refuse le titre de « traître ».

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