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Les talibans frappent au coeur du pouvoir à Kaboul

Les talibans frappent au coeur du pouvoir à Kaboul

Les talibans ont attaqué mardi matin des bâtiments situés aux abords du palais présidentiel et de l'antenne de la CIA, au coeur du pouvoir à Kaboul, en Afghanistan.

Cette opération audacieuse, revendiquée par les rebelles islamistes, risque de mettre en péril les efforts déployés par les États-Unis pour organiser au Qatar une conférence de paix visant à mettre fin à 12 ans de guerre meurtrière.

Le raid des talibans a déclenché une fusillade qui a duré 90 minutes.

Un émissaire américain, James Dobbins, se trouvait mardi à Kaboul pour tenter d'aplanir les difficultés sur le chemin des pourparlers de Doha. Il devait recevoir des journalistes à l'ambassade des États-Unis, mais la rencontre a été annulée.

Le président Hamid Karzaï, qui doit assister lui aussi à la conférence de Doha, n'a pas donné mardi de ses nouvelles, mais un responsable du palais a fait savoir qu'il était sain et sauf.

D'après un journaliste de Reuters présent au palais, le raid a débuté peu après 6 h 30 locales (2 h GMT) lorsqu'au moins un membre du commando a ouvert le feu à l'arme automatique près d'une entrée du palais, dans le quartier de Shash Darak.

Les affrontements ont cessé avant 8 h locales.

D'après un haut responsable afghan, quatre ou cinq assaillants munis de faux papiers d'identité ont tenté de franchir les barrages de sécurité du quartier, qui mène à l'un des secteurs les plus sécurisés de la capitale afghane.

Un véhicule a réussi à passer, mais un second en a été empêché et ses occupants ont commencé à tirer et à lancer des grenades.

Ce secteur abrite le complexe du palais présidentiel, le ministère de la Défense et une annexe de l'ambassade des États-Unis, installée à l'hôtel Ariana, où se trouve également l'antenne de la CIA pour tout l'Afghanistan.

Écoliers pris entre deux feux

Militaires afghans et américains ont alors riposté et des explosions ont retenti dans toute la zone. Des enfants se rendant à pied à l'école ont été pris entre deux feux, mais aucun d'entre eux n'a été grièvement blessé.

Au plus fort de la fusillade, un épais panache de fumée flottait au-dessus de l'hôtel Ariana.

Selon le responsable gouvernemental, l'un des assaillants a péri en déclenchant une bombe qu'il portait. Trois ou quatre autres ont été tués par les forces de sécurité, de même qu'au moins deux vigiles afghans.

L'ambassadeur des États-Unis, Jim Cunningham, a condamné l'opération et appelé les talibans à s'engager à participer au processus de paix balbutiant de Doha. « Nous restons fermement attachés à soutenir le gouvernement et le peuple afghans face au fléau du terrorisme et de la violence qui les visent », a ajouté le diplomate.

James Dobbins était arrivé lundi à Kaboul, où il a rencontré le chef de l'État et l'organisme afghan chargé de négocier avec les insurgés.

En revendiquant l'attaque, ces derniers ont précisé avoir pris pour cible le palais présidentiel, le siège de la CIA et le ministère de la Défense. « Aujourd'hui, à 6 h 30 locales, un certain nombre de martyrs ont attaqué le palais présidentiel, le ministère de la Défense et l'hôtel Ariana », a déclaré le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid.

Toutefois, des responsables de la sécurité afghans ont déclaré à Reuters que l'attaque était, semble-t-il, l'oeuvre du réseau Haqqani, qui est lié aux talibans et est accusé d'avoir partie liée avec Al-Qaïda.

Un porte-parole du président afghan, Adela Raz, a minimisé le raid en affirmant que les tirs s'étaient produits loin des murs d'enceinte du palais. Quant au ministère de la Défense, il a affirmé que c'était en fait l'hôtel Ariana qui était visé.

Reuters

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