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La petite vie : Popa et Moman revivent au Musée québécois de culture populaire

La petite vie : Popa et Moman revivent au Musée québécois de culture populaire
Marie-Josée Roy

La petite vie a 20 ans. Pour souligner l'anniversaire de l'œuvre de Claude Meunier, encore bien vivante dans la mémoire collective et le cœur des téléspectateurs, le Musée québécois de culture populaire, à Trois-Rivières, lui dédie une exposition absolument fascinante, que le public prendra plaisir à découvrir au-delà du petit écran. On a dévoilé le produit fini jeudi dernier, en présence de plusieurs artisans de l'émission, dont Claude Meunier, Marc Messier, Rémy Girard, Guylaine Tremblay, Josée Deschênes et Diane Lavallée. Tous avaient la larme à l'œil et étaient profondément émus de renouer avec l'univers qui leur a jadis procuré tant de bonheur.

Le parcours s'ouvre avec une ligne du temps retraçant une vingtaine de moments importants de l'histoire de La petite vie, photos à l'appui. Puis, on pénètre dans une grande pièce où, immédiatement, l'authentique lit vertical de Popa et Moman attire l'œil. Des extraits sont projetés un peu partout et accompagnent des descriptions de chacun des personnages.

Un peu plus loin, on se promène dans les véritables décors de la mythique maison familiale, dans son salon, sa salle de bain et sa cuisine, bien sûr enrobée de son papier peint rose, décoré de cerises et de bananes. Les plus fervents adeptes s'amuseront à passer en revue les jaquettes de Moman (elles y sont toutes!) et les tailleurs, colliers et souliers à talons hauts de Lison.

Une fringale ? Vous n'aurez qu'à ouvrir le réfrigérateur, où la multitude de pâtés chinois concoctés par Thérèse vous feront envie. Besoin de repos ? On se rend à la salle de visionnement et on se prélasse confortablement sur les sièges en forme de sacs à vidanges. Les plus observateurs s'attarderont pour leur part à la liste des titres de chacun des épisodes, au tableau d'honneurs remportés par la série au fil des ans, au babillard où sont épinglés des souvenirs de production, comme des textes et des calendriers, et aux croquis originaux des costumes et des décors. On a même construit une maquette à l'échelle, fort impressionnante, du studio où était enregistrée la comédie, en incluant les accessoires miniatures, les caméras et les gradins où s'asseyait le public. Aucun détail n'a été négligé pour faire revivre le monde-culte des Paré, au cœur duquel est littéralement plongé le visiteur lorsqu'il met les pieds dans cet espace coloré.

« On voulait créer une expérience très immersive, a confirmé Yvon Noël, directeur général du Musée québécois de culture populaire. Cette dimension était très importante pour moi. C'était un gros défi pour nous, parce que La petite vie a été regardée par le Québec en entier. C'est une émission intergénérationnelle, en lien avec les assises de l'ancrage de l'identité québécoise. Quand les comédiens ont découvert l'exposition et que j'ai vu leur réaction, j'ai vu qu'on avait réussi notre mission! »

Miroir «distorsionnant»

C'est la boîte de production Avanti, qui a toujours été derrière l'aventure La petite vie, qui a approché le Musée québécois de culture populaire afin de souligner en grandes pompes les deux décennies du concept, que Radio-Canada a lancé en ondes le 16 octobre 1993. Un an et demi de travail a été nécessaire à la mise sur pied de la présentation, dont cinq mois ont été consacrés à l'élaboration de la maquette. Claude Meunier n'a toutefois jamais été consulté dans le processus. L'auteur et comédien souhaitait garder son point de vue de spectateur et n'a cherché d'aucune façon à apporter son grain de sel à l'ensemble.

« Je n'ai pas voulu venir voir le résultat avant l'ouverture officielle, a mentionné le principal intéressé. Je voulais être surpris, en même temps que les autres. Et c'est hallucinant ! Je suis tellement content! »

À l'origine, Claude Meunier avait en tête d'écrire une sitcom semblable à celles qu'on développe aux États-Unis, et qu'il a beaucoup regardées lorsqu'il était enfant, quand il a imaginé le clan dysfonctionnel de Popa, Moman et leur progéniture. Un sketch de Ding et Dong aux Lundis des Ha! Ha!, avec Marc Messier et Diane Lavallée comme invités spéciaux, a permis de jeter les bases de cet environnement absurde, loufoque, mais pas dépourvu de réalisme, que le créateur dépeint comme « une représentation à 102% de la réalité ».

« C'était ma vision de la famille, des relations personnelles, a-t-il précisé. C'était un miroir distorsionnant de la réalité. »

Évidemment, Claude Meunier n'aurait jamais pu prévoir que sa Petite vie deviendrait un tel phénomène culturel, et que Radio-Canada en rediffuserait encore des épisodes 20 ans plus tard.

« J'avais le sentiment que ça toucherait quelque chose à un moment donné, a-t-il néanmoins reconnu. Aujourd'hui, La petite vie vit toute seule et fait partie de la vie des gens. On a l'impression d'y retrouver nos voisins, nos parents. On regarde ça et on rit encore. »

L'exposition La petite vie tiendra l'affiche du Musée québécois de culture populaire jusqu'au 7 septembre 2014.

Des fous rires mémorables

Nous avons demandé aux comédiens présents à l'inauguration de l'exposition La petite vie de nous raconter un fou rire mémorable qu'ils ont dû contrôler sur le plateau de tournage. Voici leurs réponses.

Guylaine Tremblay (Caro) : « Une fois, j'étais au lit avec Jean-Lou (Michel Côté). Je devais susciter son désir et, puisqu'il était gay, je devais mettre des lunettes et une fausse moustache. C'avait été dur à faire, c'est effrayant! »

Rémy Girard (Pogo) : « Quand Caro animait une émission à la Janette Bertrand, Bonsoir avec un grand B, et que Thérèse faisait son coming-out, en avouant qu'elle avait trompé Réjean dans une Tercel. On avait dû reprendre ce bout-là 22 fois. À la fin, Pierre Séguin, le réalisateur, nous avait ramenés à l'ordre. Finalement, on a réussi à dire nos répliques, mais sans se regarder dans les yeux! »

Marc Messier (Réjean) : « Marc Labrèche et moi, on était debout dans le cadre de porte, on s'engueulait et il me disait qu'il irait chercher son karaté. Déjà, j'avais beaucoup de misère à le regarder, parce que je trouvais son personnage particulièrement drôle. Mais, au début de cette scène, on a eu un fou rire, ça s'est prolongé et, à la fin, c'était devenu dramatique, parce qu'on n'était plus capables d'arrêter! Tout le monde autour était exaspéré. »

Josée Deschênes (Lison) : « Quand on enregistrait le segment de Bonsoir avec un grand B, j'étais assise à côté de Marc Labrèche, et lui disait que j'étais un transsexuel. Moi, ça devait me rendre mal à l'aise. Mais les gens de l'autre côté de la table, qui n'étaient pas filmés, me regardaient et me faisaient des mimiques drôles. Je n'ai jamais été capable de jouer cette scène sans rire! »

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