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Brésil : la présidente réprouve la violence, mais promet des réformes

Brésil : la présidente réprouve la violence, mais promet des réformes

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, condamne la violence et le vandalisme dans les rues du pays. Elle assure dans un discours à la nation, vendredi soir, que les forces de sécurité défendront les biens publics contre ces menaces. Sur une note plus conciliante, la présidente s'engage aussi à mener des réformes.

Dans son allocution préenregistrée, la présidente se reconnait l'obligation de tendre l'oreille aux revendications des manifestants qui ont pris la rue et se dit ouverte au dialogue.

En matière de réformes, elle propose un nouveau plan pour améliorer le réseau de transport public. De plus, elle s'engage à allouer toutes les redevances du pétrole au système d'éducation brésilien. Cette dernière mesure n'est pas nouvelle, mais elle fait l'objet de débats depuis quelque temps.

Mme Rousseff reconnaît aussi que le système politique brésilien doit être plus transparent et propose que la loi d'accès à l'information soit améliorée à cette fin.

Plus tôt dans la journée, Dilma Rousseff s'est réunie d'urgence avec ses principaux ministres pour décider de la manière dont le gouvernement doit gérer la crise politique qui sévit, à un an de la Coupe du monde de soccer organisée dans le pays.

La présidente était restée jusqu'ici presque totalement absente de la scène publique depuis le début de la crise. Elle n'avait fait qu'une seule déclaration en début de semaine pour dire que les manifestations pacifiques font partie du processus démocratique.

Le gouvernement brésilien s'inquiète pour la visite du pape

Le gouvernement a par ailleurs dit vendredi s'inquiéter que les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui rassemblent des catholiques du monde entier, et la visite du pape François, prévue à la fin de juillet, soient perturbées par les manifestations.

Plus de 10 jours de colère

Le Brésil, septième puissance économique mondiale, est le théâtre d'une importante vague de mécontentement. Les Brésiliens manifestent en grand nombre contre la qualité déplorable des services publics - notamment le transport - la corruption, mais aussi contre les dépenses de 11 milliards d'euros engagées pour la Coupe de soccer.

Après une semaine de manifestations d'abord violemment réprimées, les autorités ont tenté de désamorcer la crise en renonçant à l'augmentation du tarif des transports en commun qui avait déclenché la colère des Brésiliens. Mais l'annonce est restée sans effet et jeudi soir, environ 1,25 million de manifestants ont déferlé dans plus de 80 villes du pays.

Les manifestations se sont poursuivies jusqu'aux petites heures du matin, vendredi. Elles ont repris en soirée.

Dans la capitale Brasilia, une poignée de manifestants ont attaqué le ministère des Affaires étrangères. Ils ont réussi à briser une fenêtre en jetant des objets enflammés contre le bâtiment à l'architecture emblématique créée par Oscar Niemeyer. Les manifestants ont été refoulés par la police juste avant qu'ils ne réussissent à pénétrer dans l'immeuble.

Trois manifestants ont été renversés par une voiture dans une ville de l'État de Sao Paulo. Selon la police, l'un d'eux a perdu la vie. Il s'agit du premier décès associé aux manifestations depuis le début de la grogne populaire, il y a 10 jours. Une femme de 54 ans a par ailleurs succombé à une crise cardiaque après l'explosion d'une bombe lacrymogène.

De son côté, la fédération internationale de soccer, la FIFA, a affirmé vendredi qu'elle n'avait pas l'intention d'annuler la tenue de la Coupe du monde pour l'instant. « Nous allons continuer à surveiller la situation et nous sommes en contact permanent avec les autorités locales » a ajouté le porte-parole de la FIFA, Pekka Odriozola.

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