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Don d'organe: les Américains effrayés par un transfert de personnalité, selon une étude

Et vous, accepteriez-vous le rein d'un meurtrier?
Getty

Recevoir un organe, une opération purement physique? Loin s'en faut car celle-ci est aussi psychologique. En 2011, une étude avait révélé qu'une grande partie de la population serait beaucoup plus encline à recevoir un organe de la part d'un travailleur bénévole que d'un meurtrier.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Cognitive science, va plus loin: selon elle, si certaines personnes refusent de recevoir l'organe ou le sang d'un criminel, c'est parce qu'elles ont peur que la greffe modifie leur personnalité.

Pour Meredith Meyer, professeur de psychologie et directrice de l'étude, "il y a cette croyance commune selon laquelle le comportement et la personnalité sont en partie déterminés par un élément contenu dans le sang ou les organes".

"Toute différence amène une méfiance"

Dans le cadre de leurs recherches, les psychologues ont montré à un panel de volontaires une série de portraits et leur ont demandé de noter l'habilité de chaque individu figurant sur les photos à être de bons donneurs.

Deuxième étape de l'étude, les participants ont dû dire s'ils pensaient que la personnalité du receveur pouvait être influencée par celle du donneur, transmise à travers l'organe greffé. Ils leur a aussi été demandé, entre autres, s'ils se sentiraient "effrayés" ou "contaminés" par une greffe.

Les résultats de l'étude montrent que la majorité des participants préféraient avoir un donneur qui leur ressemblait plutôt qu'un donneur avec de grandes qualités. Meredith Meyer explique:

"Les gens n'apprécient pas l'idée que leur personnalité propre soit modifiée, que ce soit de manière positive ou négative. Ainsi toute différence un peu trop importante entre donneur et receveur amène une méfiance. Pourtant, il n'y a aucune preuve que les greffes pourraient amener un transfert de personnalité."

Il est aussi intéressant de noter que cette peur du transfert de personnalité dépend de la culture qui entoure la personne. La preuve? Les chercheurs ont comparé leurs données avec la même étude effectuée auprès d'un panel en Inde. Résultat: les Indiens étaient encore plus nombreux que les Américains à penser qu'une greffe modifierait leur personnalité.

Du grain à moudre en attendant la journée mondiale du don d'organe, le 22 juin prochain.

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