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L'année de la LHJMQ

L'année de la LHJMQ

Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin et Zachary Facule n'ont toujours pas disputé un seul match dans la Ligue nationale. Pourtant, on affirme déjà que sur le plan du talent, la LHJMQ produira une des meilleures cuvées de son histoire.

Un texte de Guillaume Lefrançois

La barre n'était pas bien haute, diront les plus cyniques. Après tout, le circuit Courteau avait vu un seul de ses représentants sélectionnés au premier tour l'an passé, et six dans les trois premiers tours. En 2011, c'était une respectable récolte de 5 choix de premier tour, et 12 parmi les 90 premiers joueurs.

Mais si on se fie au classement des espoirs publiés par la Centrale de recrutement de la Ligue nationale, la LHJMQ, pour une fois, n'aura pas à rougir aux côtés de ses surs de l'Ontario et de l'Ouest.

Dans le palmarès des 50 meilleurs patineurs nord-américains, on retrouve donc 14 patineurs du circuit québécois, autant de la Ligue de l'Ouest, et 12 de la Ligue de l'Ontario. C'est sans compter Fucale, des Mooseheads d'Halifax, classé meilleur gardien du continent.

« Le hockey junior est un cycle, estime le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau. Certaines années, tu atteins des sommets, et ensuite, tu travailles au niveau du développement. On travaille de façon appropriée pour le développement des joueurs, et la qualité de nos propriétaires et entraîneurs est superbe. Nous aurons plusieurs joueurs repêchés, et d'autres recevront des invitations pour les camps. »

Des relents de 1998

Gilles Côté épie les espoirs québécois depuis 30 ans. Aujourd'hui à l'emploi des Sharks de San José, le recruteur est catégorique quant à la qualité des patineurs de la LHJMQ.

« Il faut remonter à l'année de Simon Gagné, Brad Richards et Vincent Lecavalier. Ça ressemble à peu près à ça, en quantité et en qualité. Parfois, tu as plus de quantité, mais moins de qualité. »

Le repêchage de 1998 avait représenté une moisson record pour la LHJMQ. À une époque où la LNH ne comptait que 27 équipes, 7 joueurs du circuit québécois avaient été réclamés au premier tour, un record. Ce chiffre s'élevait à 15 pour les 3 premiers tours, un sommet jamais atteint depuis, même si on repêche aujourd'hui 9 joueurs de plus dans les 3 premiers tours qu'à l'époque (90 contre 81).

L'encan 1998 a finalement livré les résultats attendus. Des sept joueurs repêchés cette année-là qui ont obtenu le plus de points dans la LNH, on retrouve cinq anciens de la LHJMQ : Lecavalier, Richards, Alex Tanguay, Mike Ribeiro et Gagné. On peut ajouter à ce groupe Michael Ryder et François Beauchemin, qui ont disputé plus de 500 matchs dans la LNH.

Profondeur et gabarit

« On parle de qualité et quantité, croit Côté. Souvent, tu as des joueurs repêchés au premier ou au deuxième tour, et ensuite, tu te demandes ce que tu vas avoir. Mais il y a des joueurs de troisième et quatrième trios qui sont des valeurs sûres. »

Parmi ces joueurs de profondeur, on retrouve par exemple un Yan-Pavel Laplante, qui reconnaît lui-même que sa carrière dans la Ligue nationale pourrait bien se traduire par un rôle de joueur de soutien. L'attaquant du Rocket de l'Île-du-Prince-Édouard vient tout de même au 50e rang des espoirs nord-américains, après avoir raté 50 matchs sur blessure à une épaule la saison dernière.

« C'est le genre de joueur sur qui une équipe qui possède un surplus de choix dans les tours 2 et 3 pourrait tenter sa chance », soutient un dépisteur souhaitant garder l'anonymat.

Et l'avenir?

Cela dit, même si le repêchage devrait être fructueux, même si des équipes de la LHJMQ ont remporté les trois dernières Coupes Memorial, il ne faut pas y voir le signe d'un changement à long terme.

« L'an prochain, ce sera loin de se comparer à ça. Il y aura des joueurs spéciaux, mais d'en avoir autant dans une même année, ça risque d'être long avant que ça arrive », croit le directeur général de l'Océanic de Rimouski, Philippe Boucher.

« Je regarde la cuvée du midget AAA en parlant à des recruteurs, ils me disent tous que ce ne sera pas la même qualité, ajoute Côté. Les joueurs seront beaucoup plus petits. Ça part d'en bas et ça se reflète chez nous. »

Il est en effet courant de voir la LHJMQ recevoir sa part de critiques pour la sous-représentation des produits de la ligue dans les échelons supérieurs. Mais l'idée que les problèmes partent du hockey mineur est populaire auprès de certains intervenants.

« Il ne faut pas en vouloir à la LHJMQ, affirme notre dépisteur anonyme. Elle prend ses joueurs où? Au hockey mineur. S'ils se développent mal, la LHJMQ n'en aura pas plus. Au Québec, le développement est faible. Plusieurs joueurs ont émergé en même temps cette année, ça donne un bon groupe, mais si on regarde en général, le groupe n'a pas été extraordinaire. Et mes sources me disent de me réjouir cette année, parce que l'an prochain, on va souffrir. La LHJMQ ne va que continuer ce développement. »

Représentation de la LHJMQ (Joueurs sélectionnés au 1er tour Joueurs sélectionnés dans les 3 premiers tours)

  • 2012 : 1 (6)
  • 2011 : 5 (12)
  • 2010 : 1 (10)
  • 2009 : 4 (9)
  • 2008 : 0 (12)
  • 2007 : 4 (12)
  • 2006 : 5 (11)
  • 2005 : 4 (13)
  • 2004 : 1 (4)
  • 2003 : 3 (14)
  • 2002 : 2 (8)
  • 2001 : 2 (9)
  • 2000 : 0 (7)
  • 1999 : 1 (5)
  • 1998 : 7 (15)
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