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Félix Gray : Chanter... pour soi (ENTREVUE)

Félix Gray : Chanter... pour soi (ENTREVUE)
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Félix Gray écrit tous les jours. Parce qu'il en a besoin. Quotidiennement, l'auteur-compositeur prend sa plume et sa guitare et crée des mélodies... qui, la plupart du temps, aboutissent dans un tiroir pour ne jamais en ressortir. Il ne les propose que rarement à ses amis chanteurs. « Je suis amoureux de mes chansons, j'en suis très jaloux », avoue-t-il avec une candide honnêteté.

Mais, depuis deux ans, une euphorie nouvelle s'est emparée de lui, et sa paternité n'est pas étrangère à ce regain d'énergie créative. Déjà père d'une grande fille de 22 ans, Marie-Charlotte, l'homme a vu arriver le petit André, à la fin de 2011, et bébé Sergueï, en février dernier. Et ces deux garçonnets ont donné envie à leur papa de reprendre le micro, lui qui n'avait pas poussé la note en public depuis 1992.

Ajoutez à cela le fait que sa conjointe l'encourageait depuis longtemps à dévoiler au grand jour ces morceaux qui dormaient dans ses recueils, et vous obtenez Chanter, un disque très personnel sur lequel Félix Gray reprend quelques-uns de ses grands succès, mais où il offre aussi des titres inédits qui se veulent, ni plus ni moins, des hommages. On y trouve un coup de chapeau, bien sûr, à ses enfants (Les papas), mais aussi à la ville qui l'a « accueilli à bras ouverts il y a 10 ans et où [il] a connu les plus beaux moments de [sa] carrière » (Montréal) et une ode à la femme qu'il aime (Ton homme). Parmi les reprises, on note des relectures de deux refrains tirés de ses comédies musicales Don Juan et Sherazade, soit Seul et Ce qui ne nous tue pas, et une appropriation de Donnez-moi du rhum, joyeuse ritournelle popularisée par Philippe Berghella. Enfin, il se commet sur deux de ses anciens tubes qui ont abondamment tourné sur les ondes radiophoniques, La Gitane et À toutes les filles. Assemblé, l'opus dégage une sonorité résolument pop, agrémentée de touches orientales qui cadrent parfaitement avec le début de l'été qui s'annonce.

« Je souhaitais faire de cet album un éventail de tout ce que j'avais écrit pour moi et pour les autres, raconte l'artiste français, qui a aussi pondu au fil du temps des airs pour des grands comme Johnny Hallyday, Patrick Bruel et Garou. Et je voulais aussi me faire plaisir en interprétant moi-même des pièces qui étaient à l'origine destinées à d'autres. »

Habitué de diriger ses collègues lorsqu'il monte des spectacles, Félix Gray a dû, cette fois, se plier aux recommandations de son arrangeur, Yann Simhon, qui l'a accompagné tout au long de l'enregistrement de la galette.

« Ce n'était pas ma place, rigole-t-il. D'habitude, c'est moi qui suis derrière la console, à dire aux autres comment il faut chanter. Et là, pour la première fois, c'était à mon tour de devoir demander conseil aux autres. Il fallait que je me laisse diriger. Mais je ne peux pas dire que c'a été un exercice d'humilité. J'ai retrouvé mes automatismes, et ça s'est passé comme si je n'avais jamais arrêté. »

Citoyen du monde

Félix Gray parle avec énormément d'affection du Québec et plus particulièrement de la métropole. Il a d'ailleurs acquis un condo dans le Vieux-Montréal, où il dépose ses valises plusieurs mois par année avec sa petite famille. Or, ce nomade est un citoyen du monde et a du mal à s'arrêter à un seul lieu définitif.

« J'adore cette ville, ma femme l'adore et mes enfants commencent aussi à l'adorer, détaille-t-il avec fougue. Mais nous vivons un peu partout : en France, en Suisse, en Tunisie... Pour l'instant, mes fils ne vont pas encore à l'école. On a encore un peu de temps devant nous mais, bientôt, il va falloir que je me pose (rires). Mais je serai toujours de retour à Montréal, c'est certain. »

Pour l'heure, Félix Gray ne sait pas encore s'il trainera le matériel de Chanter jusque sur scène, lui qui, de tout son parcours, n'a donné qu'un seul concert, à l'Olympia de Paris, en mars 2012. Il attend de voir l'accueil qui sera réservé à l'album, lequel est en vente depuis la semaine dernière, avant d'annoncer quoi que ce soit.

En attendant, il supervisera les nouvelles représentations de Don Juan au Grand Théâtre de Québec, en août. L'œuvre sera aussi traduite en anglais par Corey Hart, et ses producteurs espèrent lui faire faire le tour du globe.

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